Livre Paris 2017

Bookwitty fait réagir les libraires francophones

Olivier Dion

Bookwitty fait réagir les libraires francophones

Plusieurs libraires francophones de l'étranger se sont émus, dimanche 26 mars au CNL, de la menace concurentielle représentée par la nouvelle plateforme collaborative lors de leur traditionnelle matinée au cours de laquelle ont aussi été évoquées de nombreuses initiatives dans les domaines de la formation, de l’animation ou d’internet.
 

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Par Clarisse Normand
Créé le 27.03.2017 à 00h42 ,
Mis à jour le 28.03.2017 à 17h36

Le Centre national du livre (CNL) a accueilli, dimanche 26 mars à Paris, quelque 70 libraires du monde entier pour la vingtième matinée des libraires francophones. Parmi les cinq grands thèmes retenus dans l’ordre du jour, la présentation de Bookwitty par Cyril Hadji-Thomas, son co-fondateur, et Michel Choueiri, ex-directeur de la librairie El Bourj, à Beyrouth, devenu directeur des partenariats de cette plateforme marchande, a suscité des réactions vives et constrastées.
 
Présentation de Bookwitty au CNL lors de la journée de l'AILF- Photo CLARISSE NORMAND
Alors que les animateurs de Bookwitty mettaient en avant la logique collaborative du site qui veut faire circuler les livres de toutes les langues partout dans le monde et insiste sur la complémentarité des services de la plateforme avec ceux des libraires, plusieurs libraires se sont inquiétés des risques de concurrence puisque Bookwitty assure aussi un service de vente aux particuliers.

De façon beaucoup plus consensuelle, Montse Porta, la directrice de Jaimes (Barcelone), a suscité l’intérêt de ses confrères en présentant, de manière très concrète, le programme d’animations mis en place l’an dernier pour les 75 ans de la librairie. Parmi les 200 opérations proposées en magasin mais aussi hors les murs, notamment au théatre, elle a évoqué le succès d’un spectacle avec Bernard Pivot, largement relayé par les médias locaux et nationaux, ainsi que des conversations croisées entre des écrivains français et espagnols.

La matinée a aussi été l’occasion pour le CNL de rappeler l’évolution de ses dispositifs d’aide aux librairies francophones, tandis que l’Association internationale des libraires francophones (AILF) et le Bureau international de l’édition française (Bief) ont présenté les différentes formules de formation proposées aux libraires, et en particulier le nouveau programme construit par l'AILF autour de cinq modules.

Baisse des exportations

Enfin, Olivier Aristide, directeur général de la Centrale de l’édition, a révélé les chiffres annuels des exportations de livres français à l'étranger, établi d'après les statistiques douanières. Evoquant pour 2016 une baisse globale de 1,6%, à 669 millions d’euros, il a proposé un éclairage particulier sur les exportations vers le Maroc, pays invité d’honneur du salon Livre Paris, saluant le chiffre d'affaires de 18,5 million d'euros réalisé dans ce pays par l'édition française, en hausse sur dix ans de 29% en euros courants et de 20% en euros constants. Il a notamment pointé le développement des secteurs littérature, jeunesse et bande dessinée, et souligné le rajeunissement des structures marocaines importatrices avec, parmi les 22 importateurs actuels, sept apparus depuis 2011, représentant d'ores et déjà plus de 11% du marché.
 
 

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