2 NOVEMBRE - ROMAN Suède

La scène se déroule un vendredi de mai de l'année 1977. Dans le bureau de poste du 13, Dalagata, où se trouvent réunis ce jour-là une vingtaine d'employés et une cinquantaine de clients. Dont Olsson, journaliste sportif couperosé, et Mme Forsberg, femme âgée célibataire.

Au guichet 4, un jeune homme à l'air charmant fait la queue. Il porte un jean en velours côtelé bleu, un pull à col roulé de couleur claire, un sac de voyage noir en bandoulière. Soudain, le voici qui sort un pistolet. Et vide les quatre caisses de l'établissement sans dire un mot mais en empochant la somme de 295 000 couronnes, soit l'équivalant de quatre ans de salaire d'un inspecteur de police.

Le malfaiteur en question vient de signer le treizième braquage de l'année dans les bureaux de poste de la circonscription de Stockholm. Une enquête est aussitôt ouverte, menée par les inspecteurs Jarnebring et Johansson, de la centrale de surveillance, qui ont été les premiers à arriver sur les lieux... Tout le travail romanesque de Leif GW Persson s'inspire de l'histoire de son pays. Du Suédois, on connaît déjà la passionnante trilogie policière - formée par La nuit du 28 février (Le Livre de poche), Sous le soleil de minuit (Le Livre de poche) et Comme dans un rêve (Rivages, 2009) - autour de l'assassinat d'Olaf Palme, deux fois Premier ministre du pays, qui fut abattu d'une balle dans le dos en plein centre de Stockholm, un vendredi de février 1986.

Dans La fête du cochon, opus de 1978 sous-titré Un roman sur un crime, Leif GW Persson levait déjà le voile sur les rouages complexes d'un royaume où débauche et corruption faisaient bon ménage. Un royaume où la police secrète, la Säpo, semblait bénéficier d'une dangereuse immunité. Les lecteurs de Persson retrouveront qui plus est ici Lars M. Johansson. Le protagoniste des livres suivants de l'auteur, qui avait alors encore la volonté de repousser les murs.

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