Lundi 5 octobre, l’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU) a cosigné une lettre portant trois propositions d’amendement au projet de loi Lemaire : la réduction des durées d’embargo avant publication des articles scientifiques dans des archives ouvertes, la création d’une obligation de dépôt pour les chercheurs et la réintroduction de la fouille de contenus. Son président, Christophe Pérales, explique pourquoi.
Christophe Pérales- Pour l’instant, aucune étude n’a permis de déterminer la durée nécessaire aux acteurs de l’édition pour atteindre leur seuil de rentabilité dans le domaine scientifique. Les publications de travaux de recherche financés par des fonds publics, et pour lesquelles les chercheurs ne reçoivent pas de rémunération de la part des éditeurs, doivent être diffusées largement. La constitution d’archives ouvertes relève d’un enjeu sociétal fort : celui de l’ouverture de la science vers la société.
Toutes les publications de travaux de recherche qui bénéficient de fonds européens y sont déjà soumises. L’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) l’a aussi adoptée. A l’université de Liège, en Belgique, les évaluations des enseignants-chercheurs et l’attribution des financements dépendent du respect de l’obligation de dépôt dans les archives ouvertes.
Autant je peux entendre l’inquiétude des éditeurs quant aux durées d’embargo, autant les réticences sur la fouille de textes me dépassent. Encadrer précisément cette pratique par une loi nationale serait plus sécurisant pour les éditeurs que de s’en remettre à la rédaction communautaire. La fouille de contenus est un outil scientifique supplémentaire qui répond à certains besoins des chercheurs. Il faut le mettre à leur disposition.