Bien sûr, il y a les connues et déjà célèbres. Et celles dont le nom n’est pas familier mais qui ont été distinguées (la Libérienne Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, ou l’Israélienne Ada Yonath, prix Nobel de chimie 2009), et puis celles qui n’ont laissé que peu de traces dans les manuels scolaires et les livres d’histoire : Agnodice, médecin et gynécologue grecque du IVe siècle, Ela Bhatt, juriste indienne née en 1933, Naïma Louadi, footballeuse algérienne née en 1976… Des rebelles, des pionnières, des défricheuses, le Dictionnaire universel des créatrices en recense des centaines. Sept ans ont été nécessaires pour ce projet qui trouve son origine dès la fondation, il y a quarante ans cette année, des éditions des Femmes par Antoinette Fouque. La cofondatrice du MLF assure donc la direction éditoriale de l’ouvrage, et assume la direction scientifique avec la spécialiste de la littérature du XVIIIe et du XIXe siècle, Béatrice Didier, et l’écrivaine et professeure de littérature, directrice du Centre de recherches en études féminines et genres/Littératures francophones, Mireille Calle-Gruber.
Il ne fallait pas moins de trois volumes pour sortir de l’ombre toutes ces femmes remarquables, ces « créatrices » que la promotrice du projet définit comme « toute femme qui fait œuvre ». Pour parcourir quarante siècles et cinq continents, les trois têtes chercheuses ont réuni une équipe internationale constituée d’une centaine de directrices et directeurs de secteur supervisant les contributions de quelque 1 600 auteurs. Les 12 000 entrées du dictionnaire (par noms propres mais aussi par thèmes qui agrègent des créatrices plus anonymes comme les tisserandes du Tibet) couvrent ainsi tous les domaines, des arts aux sciences, de la littérature au sport, la politique à l’économie… Et plusieurs index par domaines, par continents et par périodes historiques permettent de se repérer.
Le coffret lancé par souscription, en partenariat avec les éditions Belin pour la réalisation technique, la diffusion et la distribution, arrive en librairie le 22 novembre.
Véronique Rossignol
