A la ville, Pierre Raufast est ingénieur diplômé de l'Ecole des mines de Nancy, et il s'est consacré à l'informatique, de haut niveau. A la scène, il est déjà l'auteur de trois romans loufoques, depuis sa fameuse Fractale des raviolis (Alma, 2014), joli succès de librairie. Celui-ci l'est à peine moins, farfelu, et on lui souhaite le même destin, notamment parce que son thème, la cybercriminalité, le hacking élevé au rang des beaux-arts, devrait parler aux geeks. Les autres, même s'ils ne comprennent pas tous les arcanes de la Toile auxquels l'auteur essaie de les initier (merci pour le glossaire en fin de volume), prendront plaisir à ce polar déjanté, qui joue sur les apparences, le dédoublement, et fourmille d'anecdotes adventices démentes mais dont Raufast nous assure que certaines sont authentiques, vécues.

A la base, c'est l'histoire d'un cyberpénitent qui, tous les vendredis, vient se confesser au père Francis, curé depuis deux ans de l'église de Chantebrie. Surpris au début, le prêtre rappelle à son drôle de paroissien les dix commandements, depuis l'impiété jusqu'à la convoitise du bien d'autrui, et celui-ci reconnaît qu'il en a violé pas mal, en action ou en pensée. Francis se prend au jeu, mène ses propres recherches sur le Net pour vérifier les dires de son ouaille, et se fait du coup repérer par l'une de ses victimes, le tout-puissant M. Tamahagane, désireux de se venger méchamment du hacker, qu'il nomme Alexander. C'est alors que tout s'emballe et bascule, jusqu'au pot aux roses final.