25 août > BD France

Les routes envahies par les civils sur le chemin de l’exode. Des régiments désorientés. Le ciel traversé par les stukas allemands qui les mitraillent. On est en juin 1940, et c’est la débâcle. Renouant avec l’esprit qui l’animait il y a près de vingt ans pour son fameux Ibicus (Vents d’ouest), Pascal Rabaté inaugure avec le tome 1 de La déconfiture une ample fresque sur cette étrange défaite de l’armée française, saisie au plus près des hommes.

Au cœur de l’action, Amédée Videgrain est un jeune motocycliste plutôt placide. Perdu dans une guerre dépourvue de sens, il va aussi très vite se trouver perdu au sens propre : laissé à l’arrière par son régiment pour surveiller des morts dans l’attente du corbillard de l’armée, il a toutes les peines du monde à le retrouver. Le voilà littéralement dans le potage. Son errance et ses rencontres vont peu à peu dévoiler l’ampleur de la catastrophe.

Depuis Ibicus, où il travaillait ses aplats, Pascal Rabaté a affiné son trait. Et s’il choisit à nouveau la bichromie, entre noir et gris, il soigne d’abord ses lignes. Aussi claires et précises que la situation qu’il décrit est confuse. Métaphore de la France d’aujourd’hui ?

Fabrice Piault

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