"Dans l’édition, la modernisation des pratiques RH se fait par petites touches"

Guy Delfourd, Albin Michel - Photo Olivier Dion

"Dans l’édition, la modernisation des pratiques RH se fait par petites touches"

DRH depuis 2011 du groupe Albin Michel et ses 620 salariés, Guy Delfourd, souligne les limites des procédures uniformisées dans un secteur où la créativité et l’initiative sont précieuses. Il a été auparavant DRH chez Masson-Dalloz-Dunod et chez Medimedia France (Vivendi Universal Santé), et directeur des affaires sociales à Canal+.

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Par Michel Combe
avec Créé le 15.04.2016 à 01h00

Guy Delfourd - A titre personnel, j’estime que la fonction RH a considérablement évolué, et pas forcément dans le bon sens. J’ai choisi cette fonction pour accompagner l’entreprise dans ses évolutions, pour son aspect humain en contribuant au bien-être au travail des collaborateurs et en étant un médiateur quand les choses vont moins bien. Mais l’importance croissante du juridique fait que la fonction est devenue très technique, avec beaucoup de contraintes, au détriment du temps que l’on peut passer avec les gens. A moins bien sûr de disposer d’une équipe RH très étoffée.

L’édition est un secteur un peu atypique. Il évolue tout doucement et on ne peut le brutaliser. On le voit avec le numérique : la rupture annoncée n’a pas eu lieu. Les changements, la modernisation des pratiques RH se font par petites touches. Chez Albin Michel, par exemple, nous allons mettre en place les entretiens individuels annuels progressivement. Cela se pratique déjà dans certains pôles, mais nous souhaitons étendre cette pratique à l’ensemble des managers. Nous avons également structuré et professionnalisé la fonction recrutement, afin d’accompagner et de décharger les managers. De la même façon, nous avons établi un plan de formation qui va au-delà de l’obligation légale. Enfin, nous avons initié quelques mobilités internes. Cela nous semble un signal important pour les collaborateurs.

Beaucoup de maisons d’édition sont familiales, chacune fonctionne différemment en fonction de ses dirigeants, de sa culture, de ses habitudes, avec des identités et une autonomie fortes. Il n’est pas forcément souhaitable de mettre en place trop de procédures uniformisées ou contraignantes dans des métiers qui se rapprochent de l’artisanat et où la créativité et l’initiative sont précieuses.

Cependant, ces nouvelles pratiques RH sont également sources d’échanges, de mobilité et d’apprentissage. Avec l’arrivée de nouvelles générations de cadres, cela va forcément continuer à évoluer.

Le bureau de la commission, composé de représentants de quelques maisons (Hachette Livre, Editis, La Martinière, Madrigall, France Loisirs, Albin Michel, Delcourt, Elsevier Masson), se réunit tous les mois pour préparer les négociations et représenter les éditeurs dans le cadre des instances paritaires avec les partenaires sociaux. Parmi les principaux thèmes de discussion, on peut citer les rémunérations, les orientations en matière d’emploi et de formation, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. C’est aussi l’occasion d’échanger entre pairs, en toute cordialité, sur l’évolution de nos pratiques.

15.04 2016

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