Outre son œuvre, il laisse en héritage son engagement pour la lecture au sein de nombreuses institutions, dont la commission sur la politique du livre qu’il présida en 1981 à la demande du ministre de la Culture de l’époque, Jack Lang. Le secteur du livre lui doit d'avoir convaincu sa famille politique de mettre en place le prix unique afin de sanctuariser les librairies.
Né en 1923 dans une famille bourgeoise, Bernard Pingaud collabore dans sa jeunesse à la pétainiste et éphémère Revue française avec son ami Chris Marker. Passé à gauche, il signe en 1960 le Manifeste des 121 sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Il débute alors une carrière politique au sein du Parti Socialiste dont il dirigea le groupe d’études du Secrétariat à l’Action Culturelle. Il entre également à l’Assemblée Nationale où il sera secrétaire des débats jusqu’en 1974.
En 1982, il publie le rapport Pingaud-Barreau sur la politique du livre et de la lecture, prélude à un second rapport sur le développement de la lecture paru en 1989, demandé par le directeur du Livre Jean Gattegno. Son engagement sans faille en faveur de l’épanouissement de la littérature lui vaut de présider la Maison des écrivains et de la littérature de 1990 à 1993, successeuse spirituelle de l’Union des écrivains, collectif que le romancier avait animé au début des années 1970.