L'auteur israélien Avraham Yehoshua, lauréat du prix Médicis étranger en 2012 et figure de la gauche israélienne anti-occupation, est décédé à l'âge de 85 ans, a annoncé mardi l'hôpital Ichilov de Tel-Aviv. Né à Jérusalem en décembre 1936 de parents aux origines grecques et marocaines, il avait publié ses premières nouvelles en 1963. Depuis, ses romans et pièces ont été traduites de l'hébreu dans plus de 30 langues, dont le français.
En 1995, il avait reçu le prix d'Israël, plus importante reconnaissance culturelle au pays. En 2012, il avait raflé le prix Médicis dans la catégorie livres étrangers pour Rétrospective (Grasset), traduit de l'hébreu par Jean-Louis Allouche.
Pour Nitza Ben-Dov, professeure de littérature à l'université de Haïfa (nord) ayant enseigné à ses côtés, Yehoshua était le "plus grand auteur" d'Israël. "Il passait d'histoires surréalistes et pleines de rêveries, déconnectées du temps et de l'espace, à des oeuvres ancrées dans la culture israélienne et le présent", a-t-elle déclaré à l'AFP. Ses derniers travaux étaient empreints de psychologie, influencés par sa femme psychanalyste, selon Mme Ben-Dov.
Défenseur des droits des Palestiniens, Yehoshua était membre de B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits humains et fervente opposante à l'occupation des territoires palestiniens par Israël. Cette association a salué un homme ayant "dévoué son temps et son énergie à l'égalité, la paix et les droits humains pour tous".
Le président israélien Isaac Herzog lui a aussi rendu hommage. Le travail de l'écrivain "s'inspirait de notre patrie et des trésors culturels de notre peuple, nous représentant dans un portrait fin, fidèle, compatissant et reflétant parfois une image douloureuse de nous-mêmes", a-t-il déclaré dans un communiqué.