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Décès de l’historienne Suzanne Citron

Suzanne Citron - Photo DR

Décès de l’historienne Suzanne Citron

Ancienne résistante, historienne connue pour son engagement et ses travaux sur la construction d’un "roman national", Suzanne Citron est morte à l'âge de 95 ans, mardi 22 janvier.

Par Léopoldine Leblanc
Créé le 23.01.2018 à 14h00

L’historienne Suzanne Citron est morte à Paris à l'âge de 95 ans, mardi 22 janvier. Née Suzanne Grumbach en 1922 en Moselle, elle avait franchi la ligne de démarcation sous l’Occupation pour aller poursuivre des études à Lyon. Militante socialiste, elle entre dans la Résistance en 1942 avant d’être arrêtée par la Gestapo pour sa confession juive le 26 juin 1944. Elle est alors transférée au camp de Drancy le 3 juillet, quelques semaines avant la Libération.
 
Après la guerre, elle s’intéresse de près au colonialisme. Agrégée d’histoire en 1947, elle enseigne pendant plus de vingt ans dans le secondaire, puis onze ans à l’université de Villetaneuse (Paris-13). Ses travaux, notamment l’ouvrage Le mythe national paru en 1987 aux Editions ouvrières et réédité par l’Atelier en 2017, s’attache à déconstruire une histoire de France écrite comme un "roman national" et mise en scène dans les manuels scolaires dès la IIIe République.
 
En 2003, Suzanne Citron publie ses mémoires, Mes lignes de démarcation chez Syllepse, dans lesquelles elle revient sur son enfance et sa déportation à Drancy tout en évoquant ses convictions politiques et ses engagements en terme de réforme scolaire. Elle était également l’auteure de tribunes ponctuelles qui paraissent dans Le Monde, puis Libération jusqu’en 2016.

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