Shere Hite est née dans l'Etat conservateur du Missouri. Diplômée en Histoire à l'université de Floride en 1966, elle pose dans des campagnes de pub en parallèle à ses études pour payer ses factures. Elle paraît dans une publicité du magazine Playboy dont le sexisme l'indigne. Elle rejoint alors le mouvement féministe américain, qui n'en est qu'à ses débuts en 1970.
Dès 1972, elle mène une enquête sur la sexualité des américaines en interrogeant près de 3500 femmes. Ses recherches sont publiées dans le Rapport Hite avec pour conclusion : la femme n'a pas besoin d'un homme pour atteindre l'orgasme, elle peut y accéder d'elle-même par stimulation du clitoris. Ces propos font scandale à l'époque. En 1983, elle réitère ses travaux, mais cette fois-ci, elle interroge près de 7000 hommes. L'enquête, Le rapport Hite sur les hommes (Rober Laffont), dresse le portrait d'hommes qui ont des doutes sur leur vie intime. Très critiquée pour ses travaux, Shere Hite renonce à sa nationalité américaine en 1995. Elle parcourt l'Europe et s'installe à Londres avec son second mari, Paul Sullivan.
Après de multiples déclinaisons sur le même sujet elle sort en 2004, Le nouveau rapport Hite : l'enquête la plus révolutionnaire jamais menée sur la sexualité féminine (traduit de l'américain par Théo Carlier, Catherine Vacherat paraît chez Laffont), une "refonte de la version parue en 1975 sur la sexualité féminine, avec de nouvelles interviews et un point sur la situation actuelle".
Les dernières années de sa vie, elle souffrait d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson. En 1994, Shere Hite disait au quotidien britannique The Guardian se reconnaître dans les figures de la féministe Simone de Beauvoir et la maîtresse de Louis XV, la Pompadour.