Le cœur de cible de l’organisation non gouvernementale est la jeunesse. Des bibliothèques et médiathèques sont fondées pour que les enfants puissent être encadrés par des adultes locaux. "Il faut donner à lire dès le plus jeune âge pour qu'un enfant soit séduit par l’objet livre et qu’il ressente la lecture plaisir", justifie la fondatrice.
Un étendard de la francophonie
Gallimard jeunesse, Nathan, Hachette ou MeMo, grands et petits éditeurs collaborent avec l’association. Au lieu d'être pilonés, les livres sont récupérés à partir des stocks excédentaires ; idem pour ceux dont la couverture est changée et pour les retours. Les livres sont neufs et couvrent l’ensemble des genres en littératurejeunesse. L’association veut faire briller la francophonie. "Nous montrons à l’international ce qu’est l’édition française, en plus de faire vivre la francophonie", affirme Dominique Pace. Pour cette doctorante en Histoire, la maîtrise du français n’est pas un fait commun dans la plupart des pays francophones.
Selon le rapport La langue française dans le monde en 2018 de l’Organisation Internationale de la Francophonie, il existe 300 millions de francophones dans le monde, ce qui fait du français la 5e langue mondiale. Toujours selon cette étude, les lieux de scolarisation sont des critères de diffusion de la francophonie. "La création de bibliothèque permet de mesurer la progression scolaire de ces enfants", affirme Dominique Pace. Un point abordé par plusieurs acteurs, dont Biblionef, lors des Etats généraux du livre en langue française qui se sont déroulés à Tunis fin septembre.
Essaimer des bibliothèques : le cas tunisien
Le projet le plus important de l’association est d'ailleurs implanté en Tunisie. Le ministère de la Culture français, réclamé par son équivalent tunisien, avait requis l’aide de Biblionef en 2011. Né d’une double volonté avec le ministère tunisien, un premier don de 14000 livres est réalisé. Pour retrouver une stabilité malgré le contexte politique, l’association propose de fonder des mini-bibliothèques dans les écoles du pays, il s’agit du programme "Bibliothèque pour tous".
Dès 2018, Bibionef s'oriente vers la création de médiathèque à rayonnement régional au sein de lycée ou collège pilote, face à des écoles "qui ne sont pas aux normes" (espace, manque de personnel...). Le projet est cofinancé par une fondation privée suisse à hauteur de 450000 euros sur quatre années. De son côté, l'oganisation fournit plus de 65000 livres d’une valeure moyenne de 13 euros.
Le programme se poursuit avec de nouveaux mécènes privés. D’ici la fin de l'année, une troisième médiathèque est prévue dans le gouvernorat de Tozeur. Un espace jeunesse sera également ouvert au sein de la Bibliothèque nationale de Tunis.