La chanteuse britannique Amy Winehouse a été découverte morte à son domicile dans le nord de Londres samedi 23 juillet dans l'après-midi, a annoncé la police britannique.
La chanteuse de soul, âgée de 27 ans, se battait depuis plusieurs années avec des problèmes d'alcool et de drogue. Elle était sortie récemment d'une cure de désintoxication, avant de tenter un retour dans le cadre d'une tournée estivale de concerts, qu'elle avait dû annuler.
"A leur arrivée, les agents de la police ont trouvé le corps d'une femme de 27 ans, dont la mort a été déclarée sur place", poursuit le communiqué.
La chanteuse de soul, dont la voix - et les fragilités - ont pu être comparées à celles de Billie Holiday ou Janis Joplin, aura été une étoile filante, avec un premier album, "Frank", sorti en 2003 et un second - et dernier - "Back to Black" (2006) au succès mondial.
Désespoir, solitude, addictions, auto-dépréciation et dérision: Amy Winehouse y signe des textes déchirants et souvent crus, à contre-courant des chansons calibrées pour passer facilement à la radio. Une des chansons tirée de "Back to Black", "Rehab", fait référence à ses refus de se plier aux cures de désintoxication. Elle empoche cinq récompenses aux prestigieux Grammy Awards américains.
Avec son look inimitable, la brindille tatouée comme un camionneur, les yeux ourlés de rimmel, et coiffée d'une immense choucroute, elle devient incontournable et inspire même Karl Lagerfeld pour un défilé Chanel.
Mais la descente aux enfers a commencé. Les tabloïds publient régulièrement des photos de la chanteuse aux abois, amaigrie, ou trahissant une récente consommation de drogue ou d'alcool. Ils relatent les moindres soubresauts de sa relation avec son mauvais garçon de mari Blake Fielder-Civil.
Ses apparitions sur scène deviennent chaotiques, quand elles ne sont pas purement et simplement annulées.
Huée en juin au cours d'un concert en Serbie, où elle était apparue titubante sur scène, incapable de se souvenir des paroles de ses chansons, elle avait dû annuler toute sa tournée estivale, qui prévoyait encore des étapes en Espagne à Bilbao, en Suisse à Locarno et Nyon, au festival de Lucca en Italie, à Wiesen en Autriche et en Pologne.
"Qu'elle rejoigne tous les talents morts à 27 ans et se retrouve en compagnie de Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison et Kurt Cobain n'est pas une consolation", écrit tristement dans le Sunday Times la journaliste et fan de la chanteuse India Knight.
Ce statut de chateuse culte a fournit de la matière aux biographes. En 2008, Favre sort Amy Winehouse : la diva rebelle, de Leslie Gallagher, Editions N°1 publie Amy, Amy, Amy : l'histoire d'Amy Winehouse, de Nick Johnstone et les éditions Fan de toi font paraître Amy Winehouse, de Ronan.
En 2010, les Editions des étoiles mettent en rayon Amy Winehouse : l'infernale diva, de Philippe Margotin. La même année, Eugénie Lavenant dresse le portrait d'un fantôme du rock de 25 ans, jamais nommé, mais ressemblant à s'y méprendre à la chanteuse, dans Cocaïne et chaussons blancs (Matière). La Table ronde édite un recueuil de poèmes de Jérôme Leroy, Un dernier verre en Atlantide, où il évoque, entre autres personnalités, Amy Winehouse. Outre-manche, New Holland Publishers a édité Saving Amy, de Daphne Barak.