Acquis par Monsieur Toussaint Louverture pour 60 000 euros et publié en France le 23 août dernier, le premier tome de ce roman graphique de 416 pages, traduit par Jean-Charles Khalifa, se classe dans les meilleures ventes de BD GFK/Livres Hebdo depuis sa sortie. Tiré au départ à 18 000 exemplaires, dont 13 000 mis en place, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est en cours de réimpression.
"Ne jamais abandonner"
En "quatre ans et demi", elle dessine les 400 premières pages de son roman graphique. Et entreprend de le faire connaître. "Le livre a été envoyé à 50 éditeurs. 48 l’ont refusé", souligne Emil Ferris dans un entretien avec Livres Hebdo. Elle insiste alors sur la nécessité de "ne jamais abandonner".
Les monstres et la trame de son histoire ne se sont pas imposés par hasard. "Dans les années 60, il y a eu cette résurgence de popularité pour les monstres avec les films d’horreur qui passaient à la télévision à partir de 22 heures. Et il y avait le Vietnam", omniprésent sur le petit écran, se souvient-elle. "Dans ma tête d’enfant, les films d’horreur étaient une extension de l’actualité." Emil Ferris grandit alors avec l’idée que "tout le monde est le monstre de quelqu’un d’autre", même si pour elle les monstres ne sont pas forcément des êtres mauvais.
"J’ai encore tant à apprendre"
Venue une fois à Paris il y a près de vingt-cinq ans, Emil Ferris posera le pied sur le territoire français mercredi 19 septembre pour participer à deux festivals —America et Formula Bula— et inaugurer l’exposition qui lui est consacrée. Une des rares pauses qu’elle s’accordera avant de retrouver ses stylos. "Le deuxième tome [de Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, NDLR] est fini tout en ne l’étant pas. Je dois encore le travailler", explique-t-elle.
Une fois qu’il sera terminé, elle aimerait "faire une tournée promotionnelle de [son] livre, aller à la rencontre de ceux qui l’ont lu dans tous les pays où [son] roman aura été publié". Une envie qu’elle fixe pour l’année prochaine seulement afin de rester concentrée sur son histoire et d’être certaine de ne pas "rater la date limite" pour rendre la seconde partie de son ouvrage.