États-Unis

Donald Trump cible les financements publics des bibliothèques américaines

L'ALA s'oppose à la suppression de l'IMLS voulue par Donald Trump et dénonce un "assaut" de la Maison Blanche. - Photo American Library Association

Donald Trump cible les financements publics des bibliothèques américaines

Dans un décret signé le 14 mars, le président américain a acté la suppression de l’Institute of Museum and Library Services, organisme subventionnant chaque année les quelque 125 000 bibliothèques aux États-Unis. Une décision vivement contestée par l’American Library Association (ALA).

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Par Élodie Carreira
Créé le 18.03.2025 à 17h53

Après le monde de la recherche, Donald Trump s’attaque désormais aux services publics culturels. Le 14 mars dernier, le président américain a signé un décret exécutif mettant un terme au financement de sept agences fédérales, jugées « inutiles ».

Parmi celles-ci, l’Institute of Museum and Library Services (IMLS), seul organisme fédéral consacré au financement des bibliothèques et des musées aux États-Unis. Une décision qui s’inscrit dans une politique globale de réduction de la bureaucratie américaine et qui a suscité l’indignation de l’American Library Association (ALA), organisme professionnel des bibliothèques aux États-Unis.

« En éliminant la seule agence fédérale dédiée au financement des services de bibliothèque, l’ordre exécutif de l’administration Trump coupe les vivres des institutions américaines les plus aimées et les plus fiables, ainsi que le personnel et les services qu’elles offrent », a déclaré l’ALA, dans un communiqué. Déjà menacée par l'administration Trump lors de son premier mandat, l'IMLS avait néanmoins réussi à s'en sortir grâce aux efforts consentis par la communauté des agents bibliothécaires.

125 000 bibliothèques publiques menacées

Chaque année, l’IMLS accorde aux bibliothèques et musées du pays un certain nombre de subventions publiques, afin de soutenir la recherche et la culture. En 2024, le montant de cette aide a été d’environ 295 millions de dollars. Principalement destinée aux établissements en difficultés, elle a permis aux bibliothèques, d’après l’ALA, de favoriser l’accès à Internet, aux recherches scientifiques disponibles, mais aussi d’assurer la mise en place de dispositifs d’alphabétisation, des programmes de lecture ou encore de proposer de l’aide aux devoirs. 

« Renvoyer quelque 75 travailleurs engagés et la mission d'une agence qui favorise les opportunités et l'apprentissage, c'est ignorer les aspirations et les besoins quotidiens de millions d'Américains », a ajouté l’association. Elle a également rappelé que « les 125 000 bibliothèques publiques, scolaires, académiques et spécialisées » du pays ne bénéficient que de « 0,003% du budget fédéral » pour assurer ces services. Lesquels génèrent toutefois 1,2 milliard de visites chaque année, hors visites virtuelles. 

De fait, l’association a exhorté le président américain à reconsidérer sa décision et a appelé les membres décisionnaires ainsi que les citoyens, « qui accordent de l’importance à la lecture, à l’apprentissage et à l’enrichissement », à se mobiliser en faveur de la défense du financement des bibliothèques.

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