Les contenus culturels génèrent près du quart des revenus des principaux acteurs du net en France et en Europe, selon une étude du cabinet Roland Berger commanditée par des sociétés représentant les ayants droit et publiée mercredi 28 septembre.
Cette étude évalue le poids des biens culturels (musique, presse, télévision, cinéma, livres, radio, TV, jeux vidéos, cinéma, arts visuels) consommés légalement dans le chiffre d'affaires des moteurs de recherche (Google en tête), des réseaux sociaux (Facebook, Twitter...), ou des plateformes vidéos (YouTube, qui appartient à Google, Dailymotion).
En France, les contenus culturels ont rapporté près de 500 millions d'euros aux acteurs du web, soit 23% de leurs revenus en moyenne dans le pays en 2014, selon les estimations de Roland Berger, qui évalue leur chiffre d'affaires total à 2,1 milliards d'euros. Proportionnellement, ce sont les plateformes vidéos et les agrégateurs de contenus qui dépendent le plus des biens culturels pour leurs revenus.
Ces biens culturels représentent respectivement 66% et 75% de leurs chiffres d'affaires en France comme en Europe, selon l'étude. Sur Facebook, 39% des contenus publiés ou partagés en France sont liés aux biens culturels (51% en Europe) et sur Google, environ 19% des clics sur liens sponsorisés dirigent vers des pages liées aux contenus culturels (18% pour l'Europe).
Cette étude a été commandée par le Gesac (Groupement européen des sociétés d'auteurs et compositeurs), relayé en France par la Sacem, la SPPF, la Scam, la Saif, l'Adami et la Spedidam. Ces sociétés, qui collectent les droits d'auteurs, assurent que ces géants du net ne rémunèrent pas suffisamment les créateurs et les industries culturelles au regard de leurs gains. Pour la Sacem, il s'agit de "rééquilibrer des rapports asymétriques", à l'heure où la Commission européenne planche sur une ambitieuse réforme du droit d'auteur.