Roman/France 1er nov. Célia Houdart

Célia Houdart sait convoquer l'esprit des lieux chargés d'utopie. Après le roman Tout un monde lointain (P.O.L, 2017), dont le personnage principal était la villa E.1027 d'Eileen Gray à Roquebrune-Cap-Martin, son regard sensible se pose sur un bâtiment réhabilité en habitat social du 19e arrondissement de Paris. 31 logements dont 7 ateliers d'artistes autour d'une cour pavée au 168, rue de Crimée, dans le quartier de La Villette. Ce texte en fragments est issu d'une commande, à l'invitation de l'architecte Sarah Bitter du cabinet Metek. « Je décide de créer autant de fenêtres imaginaires qu'il y a de fenêtres réelles dans le site. Fenêtres depuis lesquelles j'observerai, comme à travers une longue-vue, l'histoire du lieu et la longue vie de ses futurs habitants. » Derrière elles, des adolescents devant des jeux
vidéo, un homme buvant son café, une femme qui apprend l'italien en écoutant des opéras à la radio, un vidéaste qui voudrait faire tourner son voisin, un artiste à la main verte. L'écrivaine observe, écoute, se documente, rêve et souvent « admire » le visible et l'invisible de cet immeuble monde. Villa Crimée ressemble à un village dans la ville. Un « lieu qui, sans être massif, est protecteur. Beau sans être trop précieux ».

Célia Houdart
Villa Crimée
P. O. L
Tirage: 2 000 ex.
Prix: 14 euros ; 96 p.
ISBN: 9782818044834

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