Il a beau avoir passé 150 ans d’existence l’an dernier, le Bureau international de l’édition française (Bief) continue de grandir, et cela va se voir, notamment à Francfort.
Lors de la prochaine Foire Internationale du Livre (16-20 octobre 2024), le stand « France » accueillera un nombre record d’éditeurs, dont désormais les maisons de littérature du groupe Hachette, une première.
« Le stand, qui était de 800m2 en 2022 puis de 1 000m2 l’an dernier, s’agrandit de 20% encore cette année », se réjouit Nicolas Roche, le directeur général de l’institution.
Outre les marques de littérature du numéro un français, le Bief devrait accueillir également cette année d'autres groupes, tels que les éditions Eyrolles notamment, pour un contingent total de près de 200 maisons d’édition et environ 450 éditeurs accrédités…. L’an dernier, ce sont les maisons du groupe Editis qui avaient déjà rejoint le stand collectif français piloté par le Bief.
Invité d’honneur en Hongrie
Avant ce déplacement massif dans la capitale du marché du livre, le Bief ira au Festival international du Livre de Budapest (26-29 septembre 2024), où la France est le pays invité d’honneur. Grâce au partenariat avec l’Institut français local, une délégation d’éditeurs et d’auteurs d’une ampleur inédite se déplacera.
Entre ces deux rendez-vous de rentrée, c’est sur le territoire français que le Bief sera mobilisé autour d’une programmation conçue à l’occasion du festival de la Francophonie (dont le thème est « Refaire le monde », en marge du sommet de la Francophonie, prévu les 4 et 5 octobre à Villers-Cotterêts et à Paris. En amont du Sommet qui se tient pour la première fois depuis trente-trois ans en France, le Bief prépare un séminaire pour les professionnels de l’édition francophone avec deux jours de rencontres à Paris, à la Gaîté Lyrique et à la Maison de la Poésie, les 1er et 2 octobre. « Il y sera question de collaborations éditoriales, de diffusion, de promotion, des programmes de soutiens qui existent dans les espaces francophones, une occasion de mettre en lumière les expériences réussies entre des partenaires qui apprennent désormais à mieux se connaître», précise Nicolas Roche.
Concertation
Le BIEF, à l’instar d’autres organismes tels que le Centre national du livre (CNL), la Centrale de l’édition, l’Institut français, l’AILF ou encore les associations d’auteurs et de traducteurs, participe par ailleurs depuis le début de l’année à la concertation menée par les ministères de la Culture et des Affaires étrangères sur les politiques publiques du livre français à l’international portant, notamment, sur les questions de francophonie. « Cet exercice est mené pour la première fois depuis 10 ans et beaucoup de choses ont évolué », explique le directeur général en précisant « qu’en ce qui concerne le marché francophone, celui-ci a longtemps été appréhendé sous le seul prisme de l’export ».
Des aides à l’acquisition de droits de titres publiés en France pour des publications locales, à des prix moins élevés, comme cela a pu voir le jour récemment au Liban, pourraient notamment être amenées à se développer. Le CNL a par ailleurs récemment lancé à titre expérimental un nouveau programme d’aide visant à faciliter les cessions de droits du français vers le français.
Le français reste la deuxième langue la plus traduite dans le monde
La concertation se poursuit jusqu’à la fin du mois juin, avec un cycle de réunions permettant d’aborder aussi bien des questions économiques que de diplomatie d’influence. Avec près de 15 000 cessions de droits et coéditions en langue étrangères réalisées par les éditeurs hexagonaux, le français reste la deuxième langue la plus traduite dans le monde.
Aux côtés des responsables de droits et des agents d’éditeurs, les différents mécanismes de soutien des pouvoirs publics sont plus que jamais déterminants dans cette réussite du livre français à l’international. Quant à la francophonie, si côté éditeurs français le nombre de contrats de cessions représente aujourd’hui moins de 1% de ce total, la volonté de renforcer tous les types de collaborations (nord-sud, sud-nord, sud-sud notamment) est manifeste. « Une bonne occasion de revoir la géographie du livre », s’enthousiasme Nicolas Roche.