Prix littéraires

Grands prix 2017 : les romans les plus sélectionnés

Le jury Médicis, ici recevant son lauréat 2011, Mathieu Lindon. - Photo Olivier Dion

Grands prix 2017 : les romans les plus sélectionnés

Livres Hebdo a analysé les premières sélections des prix Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Décembre, Interallié et du grand prix du Roman de l’Académie française. Grasset y vole cette année la vedette à Gallimard, plaçant 7 titres au moins une fois dans l’une des 7 listes dévoilées.

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Par Isabel Contreras
Créé le 06.10.2017 à 12h33

Jeudi 28 septembre, peu après 16 h 30, les membres de la commission du grand prix du Roman de l’Académie française ont dévoilé une première liste composée de 9 romans. Ils clôturaient la première salve de sélections 2017. Dans leurs premières sélections, les grands prix d’automne - Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Décembre, Interallié et Académie française - ont retenu au total 51 titres de langue française publiés par 23 éditeurs.

Si, en 2016, Gallimard a largement dominé ce premier round avec 10 ouvrages sélectionnés par au moins un des 7 grands prix, cette année le classement se montre plus équitable. Arrivant en tête avec 7 titres, Grasset est talonné par Gallimard qui inscrit 6 romans. Le Seuil les suit avec 5 titres, et Albin Michel avec 4. Plus discrètement, Actes Sud, Mercure de France et Minuit alignent 2 romans chacun.


Si une forte présence d’ouvrages sélectionnés devrait donner logiquement plus de chances à une maison d’édition de remporter un prix, les bilans des précédentes saisons prouvent souvent le contraire. Cette année, il ne serait donc pas impossible de voir Julliard s’arroger une récompense bien que la maison ne compte qu’un seul auteur retenu - Philippe Jaenada avec La serpe - présent dans quatre sélections. Même constat du côté de Flammarion. La filiale de Madrigall place trois auteurs, notamment Alice Zeniter pour son Art de perdre. La maison d’édition porte de grands espoirs dans cette auteure, déjà lauréate du prix du Monde, du prix des Libraires de Nancy, du prix des Journalistes du Point et du prix Landerneau des Lecteurs.

Le favori

Cette année, le grand favori des jurés est toutefois un auteur Gallimard, le trentenaire François-Henri Désérable avec Un certain M. Piekielny, initialement en lice pour tous les prix à l’exception du Décembre. Juste derrière, 5 écrivains sont au coude-à-coude et figurent dans 4 des 7 premières sélections analysées : Alice Zeniter et Philippe Jaenada, mais aussi Olivier Guez avec La disparition de Josef Mengele (Grasset) et Kaouther Adimi avec Nos richesses (Seuil), tous les deux inscrits dans les sélections du Goncourt, du Renaudot, du Femina et de l’Interallié. Enfin, Yannick Haenel, et son Tiens ferme ta couronne (Gallimard), se retrouve dans les sélections du Goncourt, du Femina, du Médicis et du grand prix du Roman de l’Académie française.

A noter la présence également de livres parus lors de la rentrée littéraire d’hiver comme Avant que les ombres s’effacent de Louis-Philippe Dalembert chez Sabine Wespieser (Femina et grand prix du Roman de l’Académie française), L’ordre du jour d’Eric Vuillard chez Actes Sud (Goncourt et Médicis) ou Sans Véronique d’Arthur Dreyfus chez Gallimard (Médicis).

On remarque par ailleurs l’absence de certains romans très appréciés par les libraires et les lecteurs, puisque bien placés dans le classement des meilleures ventes de romans, à l’instar du Jour d’avant de Sorj Chalandon (Grasset) ou de Gabriële des sœurs Anne et Claire Berest (Stock).

Peu de premiers romans

A nouveau, en cette saison 2017, peu de premiers romans sur les 81 publiés entre août et septembre ont été sélectionnés. L’année dernière, 6 primo-romanciers avaient eu l’honneur d’une première sélection ; cette année ils ne sont plus que 5 : Eva Ionesco (Innocence, Grasset), David Lopez (Fief, Seuil), Jean-Baptiste Andrea (Ma Reine, L’Iconoclaste), Arnaud de La Grange (Les vents noirs, JC Lattès) et Mahir Guven (Grand frère, Philippe Rey). On notera enfin que les écrivains (32) prédominent sur les écrivaines (18). Mais faut-il en tirer une conclusion négative ? Leïla Slimani et Gaël Faye démentent toute conclusion hâtive.

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