"Nous avons cherché un studio audacieux, créatif, bien géré et fructueux, et nous avons trouvé toutes ces qualités chez Neon Play. Je suis ravi qu’Hachette se projette dans cette nouvelle industrie complémentaire et découvre de nouvelles façons aventureuses de publier." Vendredi 17 juin, le P-DG d’Hachette UK, Tim Hely Hutchinson, annonçait dans un communiqué l’acquisition du studio de jeux vidéo sur mobile Neon Play. La jeune entreprise, présentée comme l’un des leaders sur le marché britannique, a produit une trentaine de jeux, générant 60 millions de téléchargements depuis sa création en 2010. Moins d’un mois auparavant, la filiale britannique d’Hachette lançait l’application hybride New Star Soccer, permettant aux lecteurs de progresser dans une intrigue en réussissant certains défis propres au jeu vidéo. Cette diversification est loin d’être anodine, et Hutchinson, interrogé à la mi-juin par The Bookseller, n’hésitait pas à définir le jeu sur mobile comme "une partie de l’avenir de l’industrie du livre", et l’acquisition de Neon Play comme "un premier pas sérieux" pour rendre Hachette "plus numérique".
En France, où l’on attend encore que le livre numérique prenne son envol, comme aux Etats-Unis, où les ventes d’ebooks ne cessent de chuter (- 25 % en janvier 2016), ou au Royaume-Uni, s’impose la nécessité d’offrir plus, sur mobile et tablette, qu’un simple livre homothétique dématérialisé. "Le marché du livre est sans croissance, les gens passent de moins en moins de temps à lire", constatait Arnaud Nourry, P-DG d’Hachette Livre, le 20 juin dans le magazine Challenges, en référence aux plus jeunes lecteurs. Et il estimait : "Les éditeurs n’ont pas réussi le passage au numérique de nos productions. […] Il nous fallait donc aller chercher des compétences ailleurs." Le 28 juin, Hachette annonçait un partenariat avec l’application Shazam, leader en reconnaissance visuelle et audio, permettant aux lecteurs d’accéder à des "contenus numériques additionnels" tels que des vidéos ou des cartes interactives en scannant la couverture de certains livres. Mais la direction d’Hachette n’a pas souhaité commenter cette nouvelle orientation digitale auprès de Livres Hebdo, préférant parler de décisions à la marge. Marine Durand