Dans la cour des Invalides, par une matinée glaciale, on trouvait, au premier rang, la famille, dont sa fille l'éditrice Héloïse d'Ormesson, et les proches, accompagnés du président de la République Emmanuel Macron et de son épouse, Brigitte. Il y avait aussi une délégation d'académiciens ainsi que les anciens présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy. D'autres figures politiques étaient également présentes, notamment la ministre de la Culture Françoise Nyssen et plusieurs membres du gouvernement, ainsi que le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy et celui du Sénat, Gérard Larcher. Des dizaines d'anonymes ont aussi souhaité rendre hommage à cet "esprit français accompli qui possédait une malice naturelle".
Après le passage en revue des troupes, Emmanuel Macron a prononcé un éloge funèbre dans lequel il a mis en avant la "grâce lumineuse, contagieuse" de Jean d'Ormesson qui "a conquis ses lecteurs qui voyaient en lui un antidote à la grisaille des jours".
A l'issu de son discours, le président de la République a exaucé le vœu de l'écrivain qui écrivit un jour : "A l’enterrement de Malraux, on avait mis un chat près du cercueil, à celui de Defferre c’était un chapeau, moi, je voudrais un crayon à papier. Les mêmes que dans notre enfance. Ni épée, ni légion d'honneur, un simple crayon à papier". En conclusion, il ajoute: "Du moins puis-je, au nom de tous, vous rester fidèle en déposant sur votre cercueil ce que vous allez et ce que vous aviez voulu y voir, un crayon, un simple crayon, le crayon des enchantements, qu’il soit aujourd'hui celui de notre immense gratitude et celui du souvenir". Puis Emmanuel Macron s'est dirigé vers le cercueil pour déposer un crayon avant de se recueillir pendant que le pianiste Karol Beffa et l'orchestre de la Garde républicaine interprétaient un concerto de Mozart.
Ce geste qualifié de "sublime" par l'académicien Marc Lambron a été salué à l'unanimité par les immortels dont certains, ont croisé à la sortie de la cérémonie des personnalités du monde de l'édition également parmi l'assistance comme Vincent Monadé (CNL), le libraire Denis Mollat, Antoine Gallimard, Pascale Richard et Alban Cerisier (Gallimard), Manuel Carcassonne (Stock), Cécile Boyer-Runge et Jean-Luc Barré (Robert Laffont).
Le dernier écrivain qui a reçu un hommage national est Stéphane Hessel en 2013. D'autres écrivains ont eu le droit à des obsèques nationales, qui elles nécessitent un décret du Président de la République et sont prises en charge par l'Etat: Victor Hugo, Pierre Loti, Maurice Barrès, Paul Valéry, Colette et Aimé Césaire.