23 mars > Histoire France > Laurent Le Gall

Donner sa voix ou pas est un acte mystérieux. Ce qui se passe dans l’isoloir reste une énigme. Les instituts de sondages ont montré la difficulté de saisir les intentions de vote en se trompant quelquefois avec méthode. Tout simplement parce que l’intention n’est pas le vote. Pour s’en convaincre, il suffit de lire le travail de Laurent Le Gall qui s’est intéressé aux instances qui étudient la vie politique française depuis les travaux pionniers d’André Siegfried (1913).

L’historien (université de Brest) n’aborde pas son sujet de manière chronologique, mais par coups de sonde qu’il appelle "polaroïds" parce qu’il y glisse ses souvenirs d’électeurs comme cette année 1986 où il vote pour la première fois. De cet "acte qui s’exprime dans la trame des expériences individuelles", il dresse un périmètre borné par l’activité sociale et par le sens que ses acteurs lui donnent de 1848 à aujourd’hui.

Il aborde plusieurs sujets importants comme la disparition du vote de classe, la notion de fief électoral, le choix d’un candidat ou "qu’est-ce qui, dans l’acte du vote, peut bien venir du sentiment d’appartenance à une communauté ?". Par cette manière transversale d’aborder les élections, il en montre la richesse et la complexité. A l’approche du 23 avril, pour répondre à la double question "qui fait l’élection et que nous fait-elle ?", la lecture de cet ouvrage qui oscille entre l’analyse universitaire et les souvenirs savoureux n’est pas inutile. L. L.

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