Le projet a démarré en juillet 2021 après que la première imprimante 3D est arrivée à l'Institut français du Gabon (IFG). Le fablab gabonais a été monté par ses usagers, encadrés par deux « Fab-managers » de l'association D'ici et lab, spécialisée dans l'installation des fablab. « Certains avaient des bases en électronique mais la plupart des usagers qui ont participé découvraient le montage, et l'installation s'est faite aussi en collaboration avec l'organisme fablab en kit, qui s'est occupé d'amener le matériel », explique Cécilia Ekomy, chargée de projet au fablab de l'Institut français à Libreville. Avec le jeune laboratoire numérique de création qui vient d'ouvrir (en mai dernier) à Moanda, le Gabon héberge à présent deux structures de ce type sur son territoire. Et à l'IFG installé à Libreville, ce sont surtout les jeunes qui le fréquentent et qui arrivent dans une optique entrepreneuriale.
En recherche d'autonomie, et plein de débrouillardise, ce sont surtout les 18-26 ans qui participent aux ateliers organisés par l'Institut français. « Ils viennent pour découvrir ou alors ils sont déjà bricoleurs et ont l'habitude d'être autodidactes », détaille Cécilia Ekomy. Les personnes âgées participent plutôt aux sessions découvertes. Le public jeune apprend rapidement, « il faut être là pour montrer une ou deux fois et ensuite, c'est bon ! », raconte enthousiaste la chargée de projet fablab de l'IFG. « Pour les ateliers mode, nous aurons en revanche plutôt affaire à des professionnels », précise Cécilia Ekomy. En tout cas, « en ce moment, le domaine dans lequel les jeunes, et très souvent ceux qui n'ont pas les moyens, se lancent, c'est dans l'entrepreneuriat », poursuit-elle.
Maggy, vedette du fablab
Régulièrement, des ateliers sont organisés par thématiques au Reg(L)ab de Libreville : l'électronique avec la découpeuse laser (« baptisée Maggy, vedette du fablab », sourit Cécilia Ekomy), matériel « Arduino », programmation en source ouverte de petits circuits électroniques pour faire fonctionner des robots par exemple, découpe bois et décoration avec le plotter de découpe vinyle, mode avec la brodeuse laser, atelier audiovisuel...
« Nous n'avons pas encore installé le laboratoire de fabrication de façon définitive, les travaux doivent s'achever à la fin du mois d'octobre prochain », spécifie la fab-manageuse de l'Institut français. Les ateliers s'organisent donc de manière ponctuelle et à l'occasion d'événements particuliers à l'instar du mois de la science ou bien de la quinzaine de l'Europe. L'aménagement des machines se fait en conséquence en fonction du nombre de participants et participantes.
En attendant cet espace dédié au sein de l'IFG, l'émulation est présente et les idées vont bon train. Des petites formations réservées aux femmes sont prévues pour les former dans l'utilisation de cet ensemble de machines. Un public qui ne « va pas forcément s'intéresser à ce domaine, qui va avoir peur de faire des formations, on travaille ainsi à faire augmenter la population féminine dans les métiers techniques », se félicite Cécilia Ekomy.
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