Son nom de Venise. Bordelais, libraire, écrivain atypique, Jean-Hugues Larché inscrit son nom dans le Who's Who des aficionados contemporains de Venise, à la suite de Jean d'Ormesson, Philippe Sollers, Jean-Marie Rouart, Marc Lambron et quelques autres, qui ont poussé la fascination jusqu'à faire partie des habitants de la ville. Un must, particulièrement chez les Français. Mais comment être original, sur un site aussi fréquenté ?
Larché mise sur la subjectivité, le côté buissonnier. Venise, pour lui, est « une passion libre ». C'est donc en toute liberté qu'il y flâne, se perd dans ce labyrinthe, et nous entraîne à sa suite, « sans pression », pour se fondre dans la sprezzatura (« désinvolture ») ambiante. Et puis, il n'hésite pas à prendre des chemins de traverse : il se rend jusqu'à Würzburg, en Allemagne, pour voir la plus grande fresque d'Europe, 580 m² de plafond mythologique peint par Tiepolo, l'un des trois T de Venise, avec Titien et (le) Tintoret. À qui il convient d'ajouter l'Anglais Turner, lequel effectua trois séjours dans la Sérénissime, en 1819, 1833 et 1840, et peignit la ville comme nul autre artiste. « Il la transforme en désert torride », écrit Larché, en « un feu sur l'eau » qui préfigure Monet.
Ce petit Quintet est élégant, érudit sans pesanteur, et donne envie de revisiter Venise, à l'écart des masses, avec du Vivaldi dans ses écouteurs.
Quintet pour Venise
Serge Safran éditeur
Tirage: 1 500 ex.
Prix: 14,90 € ; 144 p.
ISBN: 9791097594800