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Jean-Pierre Elkabbach : des médias et des livres

Boris Horvat AFP

Jean-Pierre Elkabbach : des médias et des livres

Figure du journalisme politique, dirigeant de médias et éditorialiste, animateur de l'émission « Bibliothèque Medicis » sur Public Sénat, Jean-Pierre Elkabbach est mort mardi 3 octobre à 86 ans.

Par Adriano Tiniscopa
avec AFP Créé le 04.10.2023 à 16h25

Né le 29 septembre 1937 à Oran (Algérie), journaliste politique emblématique, ancien directeur de France Télévisions et d'Europe 1 et animateur sur Public Sénat de l'émission « Bibliothèque Medicis », Jean-Pierre Elkabbach est décédé mardi 3 octobre.

C'est à Oran qu'il commence sa carrière comme correspondant de la Radiodiffusion-télévision française (RTF) avant de s'installer à Paris en 1961. Devenu patron de télévision et de radio, il doit, entre autres, sa réputation à ses nombreuses interviews sur un demi-siècle de politique internationale : Yasser Arafat, Mikhaïl Gorbatchev, Nelson Mandela, Fidel Castro, Bill Clinton, George Bush, ou encore Vladimir Poutine.

Jean-Pierre Elkabbach a également été animateur notamment pour l'émission « Bibliothèque Medicis » (devenue depuis « Au Bonheur des livres ») sur Public Sénat de 2001 à 2017, année où il quitte la chaîne publique dont il a été le premier président dès 2000.

Face au monde politique

Il raconte dans Les Rives de la mémoire (Bouquins, 2022) son parcours : l'enfance à Oran, ses études à Paris, ses débuts comme apprenti ainsi que ses rencontres avec François Mitterrand, Simone Veil, Margaret Thatcher, Robert Badinter ou encore Georges Marchais. Suite à une interview avec ce dernier, l'ancien secrétaire général du Parti communiste, il est reproché au journaliste de lui avoir coupé la parole de manière intempestive. Il publie alors avec son épouse et romancière Nicole Avril en 1982, Taisez-vous, Elkabbach ! (Flammarion), formule reprise à l'humoriste Thierry Le Luron qui se gaussait de cet épisode télévisé. Autre affaire ayant fait du bruit, le défunt journaliste s'explique dans 29 mois et quelques jours (Grasset, 1997) sur sa démission en mai 1996 de son poste de directeur de France Télévisions après la révélation des contrats de centaines de millions de francs attribués aux animateurs-producteurs stars de France 2.

Comme une partie du monde politique et médiatique, la ministre de la Culture Rima Adbul Malak a tenu a salué la mémoire de Jean-Pierre Elkabbach, le qualifiant de « journaliste exigeant » et de « dirigeant de chaînes passionné ». Sa longévité à l'antenne avait fini par lasser une partie du public et conduit à son éviction d'Europe 1 en 2017. Il était alors entré chez CNews, devenant conseiller de Vincent Bolloré, qui contrôlait la chaîne d'informations « qu'il a contribué à créer », comme l'a rappelé le directeur général du groupe Canal+, Gérald Brice-Viret.

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