4 mai > Récit France

Ensemble, ils avaient signé Dinard (La Table ronde, 2012), un "essai d’autobiographie immobilière". Un an après la mort de Kate Barry, Jean Rolin donne à lire le récit du voyage qu’il a fait à Savannah, Géorgie. Là où l’écrivain et la photographe s’étaient rendus ensemble en 2007. Tous deux partaient sur les traces de Flannery O’Connor, une grande figure des lettres américaines. Kate Barry avait le projet de réaliser un film sur l’écrivaine. Elle aimait la personne et l’œuvre, avait corné les pages et souligné de nombreux passages de sa correspondance.

Savannah, c’est là que O’Connor avait vu le jour, avant de s’installer à Milledgeville, en Géorgie, où elle avait vécu et passé la plus grande partie de sa brève existence. Un drôle de coin dont elle disait qu’il s’agissait du "pays des brises". L’auteur d’Ormuz (P.O.L, 2013, ressorti chez Folio, 2015) a repris un billet sur le vol Paris-Atlanta. L’occasion pour le lecteur de le suivre dans une Amérique de motels, de bus Greyhound. Une contrée qui rappelle les souvenirs. Celui d’un cimetière de navires non loin de Staten Island, d’une radio diffusant "Kids in America" de Kim Wilde, chanson qu’aimait Kate Barry.

Jean Rolin s’est fixé comme but de "retrouver tous les lieux, sans considération de leur intérêt ou de leur accessibilité", par lesquels ils étaient passés en 2007 "et que Kate avait filmés". Le court volume de Rolin dessine le touchant portrait d’une Kate Barry qui savait aborder les inconnus et se faire accepter d’eux. Une femme, chaussée de bottines anglaises à talons, dont sont ici évoquées l’absence de malveillance et la bonté. Al. F.

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