Il y avait 1 249 points de vente Borders en 2003, la moitié en février dernier. Il n'y en a plus que 405 ce mois-ci. Et ils vont tous fermés. 2^e chaîne de librairies aux USA, Borders n'a trouvé aucun repreneur avant le 18 juillet, date ultime pour que d'éventuels investisseurs annoncent leurs intentions. La seule offre jusque là reçue, celle de Najafi Companies, a été rejetée par les créanciers du groupe (voir actualité du 1er juillet).

Les enchères n'auront donc pas lieu et la mise en liquidation a été officiellement déclarée lundi soir. 40 ans après sa création, Borders, étouffée par sa dette (344 millions de $ en 2010) et ses pertes (300 millions de $ en 2010) avait du se résoudre en février à se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites (voir actualité du 16 février).

Malgré une restructuration financière (apportée par GE Capital, voir actualité du 28 janvier), la fermeture d'un tiers de ses magasins et une nouvelle stratégie de développement, Borders n'a pas pu renaître. La faillite devrait être prononcée jeudi et la liquidation devrait débuter vendredi. Les librairies Borders auront alors jusqu'à la fin septembre pour écouler leurs stocks. 11 000 employés sont concernés.

La marque et le site internet seront mis aux enchères. Certains magasins seront aussi mis en vente. Son concurrent principal, Barnes & Noble serait intéressé par dix de ces points de vente. B&N devrait être le grand gagnant de cette faillite. Avec sa liseuse Nook (26% de part de marché selon le groupe) et une diversification plus fine de l'offre culturelle (CD, DVD, cafés, presse, manuels universitaires ...), B&N a réalisé un chiffre d'affaires de 7 milliards de $ lors de son dernier exercice (en hausse de 20%). La chaîne se flatte de vendre 300 millions de livres par an dans ses 705 librairies. Elle est désormais la seule à couvrir l'ensemble du territoire américain et fait figure de principal rival à Amazon.