5 AVRIL - PREMIER ROMAN Etats-Unis

Sebastian Rotella est journaliste d'investigation pour le Los Angeles Times, il a passé beaucoup de temps à couvrir l'Amérique latine et la frontière. Triple crossing, son premier roman, s'inspire, il ne s'en cache pas, de la réalité et de sa connaissance du terrain. On y suit plusieurs personnages. Petit et trapu, Valentin Pescatore, 25 ans, est un jeune agent de la patrouille frontalière. Une équipe dont le travail consiste à arrêter des migrants en fuite. Des hommes, des femmes et des enfants arrivant du Mexique ou d'ailleurs et que l'on nomme les "AQM", les "Autres que Mexicains".

Intègre, Pescatore n'est pas un type sans coeur : il donne fréquemment de l'argent aux malheureux qu'il arrête, essayant de les aider comme il peut. Le policier sait qu'il ne doit jamais franchir la ligne et mettre un pied de l'autre côté. Un soir, il poursuit pourtant un passeur jusqu'à Tijuana à ses risques et périls. Cela l'amènera ensuite à devoir discuter avec Isabel Puente, une agente fédérale américaine de l'inspection générale dont les courbes, le sourire de panthère et le parfum à la cannelle ne peuvent laisser personne indifférent.

Puente veut faire de lui une taupe, un indic infiltrant un réseau de flics ripoux. Dans les parages, on note aussi la présence de Mendez. Cet ancien journaliste a pris la tête de la Commission des droits de l'homme et dirige le groupe Diogène, une unité de 30 agents triés sur le volet et recrutés au sein des forces fédérales qui luttent contre la corruption et le crime organisé. Mendez soutient que "faire respecter la loi est devenu un acte de subversion"...

Particulièrement réussi, Triple crossing navigue habilement entre San Diego et Tijuana, jamais loin du Pacifique. D'emblée bien rodé dès ce premier roman, Sebastian Rotella soigne la psychologie, le suspense, tout en étudiant la corruption et les trafics qui gangrènent la région frontalière.

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