L'histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler (Luis Sepúlveda, Métailié) ou Quartier lointain (Jiro Tanigushi, Casterman) pourront être recommandés au collège à partir de cette rentrée : ils font partie d'une liste de 384 romans, récits, BD, recueils de poésie, pièces de théâtre contemporains que l'Education nationale a publiée cet été sur son portail Eduscol. Dans les prochains jours, cette liste de "Lectures pour les collégiens" sera complétée de titres publiés à la rentrée, et de nouveau envoyée aux enseignants. "Le premier mailing avait généré un fort volume de consultation", remarque Brigitte Réauté, adjointe au chef du bureau des collèges, chargée de ce projet lancé à l'automne dernier au sein de la Direction générale de l'enseignement scolaire (DGSCO).
La sélection de titres de littérature jeunesse pour le primaire, que le ministère actualise depuis dix ans, a inspiré sa prolongation au collège. Jusqu'alors, la production contemporaine n'y était que tolérée dans les documents annexes accompagnant le programme officiel, qui n'évoque que des classiques.
Vraie nouveauté en comparaison de la sécheresse des listes précédentes, chaque titre est accompagné d'une fiche présentant l'ouvrage, sa pertinence et son intérêt par rapport au programme, un élément essentiel des choix, "même si le plaisir de lecture a fait aussi partie des critères importants", indique Brigitte Réauté. Des tris sont possibles par classes et par genres. Pour préparer sa sélection, la DGSCO a demandé au Syndicat national de l'édition (SNE) de lui signaler les maisons susceptibles de publier des titres pour les collégiens. Une fois les ouvrages reçus de près de 80 éditeurs, le comité de sélection, composé d'une vingtaine de professeurs de français et d'histoire-géographie, de documentalistes et de parents d'élèves, s'est mis à l'oeuvre. Au final ont été retenus les ouvrages ayant reçu une note de 4 ou 5 sur 5, explique Brigitte Réauté. La liste reflète l'importance de la production des éditeurs, mais les petites maisons n'ont pas été oubliées, souligne-t-elle, ajoutant que toutes ont été prévenues, pour contrôler la disponibilité de leurs titres. Aucune obligation de lecture ne s'attachant à cette liste, son effet sur les ventes reste à vérifier. L'Ecole des loisirs, qui a publié plus de 20 % des titres retenus, vient de les présenter dans un catalogue. L'ensemble de cette liste, riche et variée, pourrait d'ailleurs faire l'objet d'une publication sur papier que les parents d'élèves apprécieraient de trouver en librairie.
