Vendredi 4 septembre, Deborah Danblon, directrice de La Licorne, à Uccle, dans la banlieue de Bruxelles, a accueilli une dernière fois amis et clients autour d’un verre. Elle leur a expliqué pourquoi la librairie généraliste, fermée pour congés depuis le 15 août, ne rouvrira pas ses portes. Sur les conseils de son comptable, elle a déposé le bilan. "Le fait que nous n’ayons plus de trésorerie pour assurer la rentrée, scolaire et littéraire, a précipité les choses", précise la libraire. Les difficultés avaient commencé dès janvier. "Nous avons eu du mal à passer ce premier mois. Et ensuite, tout s’est enchaîné : fermeture de comptes, donc impossibilité d’avoir les livres en temps et en heure, donc évasion des clients, et donc moins de chiffre d’affaires", démontre Deborah Danblon. La situation apparaît d’autant plus absurde que La Licorne se portait financièrement mieux que l’année dernière, dégagée des dettes liées à la reprise en 2006 grâce notamment à une souscription lancée durant l’été 2014. Mais d’importants frais fixes, dont le loyer, ont fini pas étouffer la trésorerie.

Désormais, seule la librairie Le Petit Filigranes permet aux 77 000 habitants d’Uccle, l’une des communes les plus riches de l’agglomération de Bruxelles, de s’approvisionner en livres.

Cécile Charonnat