Au Moyen Age, la mer ne fait pas envie. Elle fait peur. C’est le territoire des monstres, de l’inconnu, des hommes qui risquent les tempêtes pour conquérir, commercer ou pêcher. Un collectif d’historiens créé en 2001 et nommé Questes se propose de nous raconter cette mer médiévale, sans cesse recommencée et toujours inquiétante. Car ce qui rassure, c’est bien la terre ferme, ce territoire que l’on associe à la femme, alors que l’océan reste celui des marins, gabiers, pirates et autres Vikings.
Très accessible, cette agréable croisière historique abonde en anecdotes et intègre les recherches les plus récentes. Elle traite de la relation qui s’approfondit entre l’homme et les flots, les techniques de navigation, l’apparition des cartes et des instruments, le perfectionnement des navires, le développement des ports et d’une société littorale et même du droit maritime. A l’époque, on ne dit pas "prendre la mer", mais "se mettre en mer" pour désigner l’embarquement avec son lot d’inconfort et de danger.
Le titre Le bathyscaphe d’Alexandre fait référence à un ouvrage fameux consacré aux exploits du roi antique. Dans ce recueil de légendes, le conquérant envisage d’explorer les abysses. "J’ai beaucoup voyagé sur la terre. Je veux découvrir la vie des habitants de la mer : il me faut à tout prix faire cette expérience." Pour cela, il fait construire un vaisseau en verre éclairé de l’intérieur dans lequel il prend place avec deux soldats. Plusieurs siècles avant l’invention du sous-marin… C’est à ce genre de détail qu’un livre devient vite captivant. L. L.
