25 août > Roman France

Elie Elian, le curieux héros de François Vallejo, est le rejeton d’une famille déclassée, sans travail, sans revenus, qui habite le rez-de-jardin d’un hôtel particulier, chez qui l’on mange fort peu, et mal. Dès son plus jeune âge, le garçon est "un extrémiste de la faim" et nourrit, par esprit de révolte, de contradiction, une passion pour la gastronomie. Il sera donc cuisinier. Un état auquel ses parents se résignent, au moment où, grâce à un héritage, ils partent s’installer en Normandie. Pour y manger aussi mal !

Voici donc Elie seul à Paris, pauvre, sans formation, et affamé. Il va devoir fournir des efforts surhumains, et subir de nombreuses mésaventures difficiles à résumer, avant de parvenir, enfin, à exaucer son rêve : devenir un chef en vue, à la tête d’un restaurant de prestige, le Trapèze, où il peut laisser libre cours à sa folle créativité.

Elie a appris la cuisine en regardant, mentalement, inventant des recettes alors qu’il était SDF, avec les moyens du bord. Episode qui fait penser au fameux dessin animé Ratatouille. Ensuite, il va devenir l’œil, le bras, les jambes, d’un chef mourant. Puis tueur de volailles, employé clandestin chez la veuve Maudor, où il avait tenté de dîner sans payer. Pour rembourser, il entre en esclavage, mais séduit la patronne dont il devient l’amant. Sa fille Agathe, elle, le déteste. Elle lui jouera plus tard un bien sale tour. Ensuite, le voici à l’essai au Trapèze, rue Montorgueil, chez les Jaland. Madame le jalouse et le persécute. Monsieur l’adopte presque, et lui donne enfin sa chance en tant que chef. Mais tandis qu’éclatent des émeutes dans la ville, les Jaland sont arrêtés pour des motifs mystérieux, détenus, puis disparaîtront. Elie hérite du restaurant, mais ses ennuis ne sont pas terminés pour autant…

On n’en dira pas plus, pour respecter le suspense de ce roman gastronomique, énigmatique, initiatique, très ambitieux. J.-C. P.

Les dernières
actualités