Mansour Amini, le président de la Saraj Cyberspace Organization, qui a contribué à cette mise à prix à hauteur de 500 millions de rials (soit environ 15 000 euros), a annoncé les noms des organes de presse qui ont participé au financement. L’agence de presse de l’Etat Fars News, proche des Pasdaran (les Gardiens de la révolution, organisation paramilitaire placée sur la liste officielle des organisations terroristes des Etats-Unis), fait partie des principaux contributeurs. Mansour Amini a affirmé que Fars avait donné un milliard de rials, c’est-à-dire près de 27 000 euros. Tehran Press News a alloué 300 millions de rials (9 000 euros), et Le Siège de défense de la vertu 500 millions (15 000 euros) pour l’assassinat potentiel de Salman Rushdie.
Shahin Gobadi, du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a affirmé dans un communiqué du 21 février que "cela prouve clairement, une fois de plus, que le terrorisme est entremêlé avec l’existence même de ce régime et qu’il est l’un des piliers de sa survie. Le simple fait que même les soi-disant médias de ce régime allouent un budget au terrorisme montre bien que toutes les institutions de ce régime sont orientées vers ses objectifs funestes. Il est parfaitement absurde de penser que la théocratie au pouvoir puisse apporter la modération".
En 1989, Rouhollah Khomeini avait condamné à mort l'écrivain Salman Rushdie par une fatwa qui accusait celui-ci de blasphème contre le prophète Mahomet dans son livre Les versets sataniques, d'abord traduit en France chez Bourgois en 1998. Plon, Pocket puis Gallimard l'ont réédité en 1999, 2000 et 2012. La fatwa contre l'écrivain fait l'objet de plusieurs ouvrages, dont L'Affaire Rushdie de Raphaël Aubert (éditions du Cerf, 1990) ou La fatwa contre Rushdie : une interprétation stratégique de Ramine Kamrane (Kimé, 1997).
Le Guide Suprême du régime Ali Khameini et d’autres responsables iraniens ont réitéré cette fatwa à plusieurs occasions ces 27 dernières années. Ali Khameini a réaffirmé sa validité le 20 octobre 2015.