Wendy Delorme est une écrivaine polymorphe : universitaire, activiste féministe queer, performeuse, elle revisite dans Le corps est une chimère plusieurs de ses centres d’intérêt, animant une tribu parisienne contemporaine dans un roman choral qui déchiffre les relations des femmes à leur corps : comment elles le traitent, comment d’autres le maltraitent. Sexualité et maternité, mais aussi des thématiques politiques comme le Mariage pour tous, la PMA dans les couples lesbiens, l’homoparentalité... s’incarnent dans les trajectoires croisées d’une dizaine de personnages. Il y a Philippe, le divorcé fétichiste qui collectionne les robes et les chaussures qui appartenaient à sa femme Isabelle avant qu’elle ne refasse sa vie, tandis que ladite Isabelle, 57 ans, dingue de son nouveau mari, est engagée dans une course contre le vieillissement. Elle est la mère de Marion, ancienne strip-teaseuse qui a trois enfants avec sa compagne Elise. Quant à Maya, escort girl occasionnelle engagée dans une relation compliquée avec Jo, une policière chargée de la sécurité des systèmes informatiques, elle tourne dans des clubs avec un spectacle érotique baptisé : Naked truth, la vérité nue. Tout un programme.