La guerre de Sécession ne cesse d’être une source d’inspiration pour les écrivains américains. Le primo-romancier Taylor Brown s’y glisse avec l’aisance d’un petit garçon contant un vrai western aventureux. Il suit les pas de Callum, un orphelin recueilli par une bande de brigands, briguant le pouvoir et l’argent. A sa tête, le Colonel, redoutable figure sanguinaire. "Ils étaient ses aînés, ils feraient de lui un homme craint", soutient le héros, mais lorsque cette violence atteint Ava, Callum est révulsé.
Prêt à tout pour la sauver, il ôte la vie à son bourreau. Obligé de fuir ce carnage, le duo de cavaliers est bientôt recherché. La mort semble omniprésente sur leur passage, elle ravage cette terre sauvage, déchirée par une guerre fratricide. Celle du Nord et du Sud, écartelés par la question de l’esclavage. Chevauchant son fidèle cheval, Callum réalise soudain qu’il "ne se sentait plus étranger à cette terre. Le paysage tout entier, si beau en automne, saison de sang et d’or."
Mais ce fabuleux décor confronte les deux héros à la cruauté des éléments. Taraudés par le froid, la faim et la peur, ils se rapprochent. Ava est la fille d’un médecin darwinien. Enceinte, elle est sceptique envers les humains. Comment envisager la liberté quand leurs propres têtes sont mises à prix ? Un chemin semé d’embûches et de violence, servi par une écriture très romanesque. Pas de doute, Taylor Brown a le sens de la description et de la narration. Son prochain livre, The river of kings, sortira aux Etats-Unis fin mars. Il confirme son goût pour l’Histoire, la nature brute et les parcours initiatiques. K. E.
