L'art italien des hopitaux psychatriques et des prisons reste un sujet méconnu. Une lacune que comble l'exposition « Banditi dell'arte» à découvrir à la Halle Saint-Pierre à Paris (18e) du 23 mars au 6 janvier 2013 et dans un catalogue édité par l'institution.

Sous le commissariat de Gustavo Giacosa, directeur artistique de l'espace culturel ContemporArt Ospitale D'Arte (Villa Piaggio) et de Martine Lusardy, la directrice de la Halle Saint-Pierre, l'exposition dévoile l'univers particulier d'individus ayant créé en dehors de tout système artistique officiel ou d'instances culturelles reconnues.

Bien que le milieu de l'art soit maintenant familiarisé avec l'art brut, ce concept reste encore relativement méconnu du public italien même si des artistes comme Giovanni Podestà et Carlo Zinelli jouissent d'une réputation internationale.

Le catalogue d'environ 300 pages avec 500 illustrations permet de s'immerger dans cet art si particulier. Il sera disponible ce 23 mars en version bilingue français/anglais et reprendra les deux parties de l'exposition.

Au rez-de-chassée sont en effet présentées des collections historiques psychiatriques et carcérales venues du musée Lombroso et du musée d'anthropologie de Turin, ainsi que de l'Hôpital San Lazzaro de Reggio Emilia (Centre de documentation d'Histoire de la psychiatrie). Le plus saisissant reste le Nouveau Monde de Francesco Toris (1863-1918).

A l'étage, le public découvre des représentants de l'art populaire contemporain qui, sans procéder de la rupture mentale radicale des auteurs d'art brut proprement dits, sont assez indépendants du système des beaux-arts pour créer une contestation institutionnelle et culturelle comme les portes détournées de Francesco Nardi, les peintures de Pietro Ghizzardi ou les sculptures en bois de Rosario Lattuca et de Luigi Buffo.

Notons que la Halle Saint-Pierre dispose d'une librairie spécialisée en art brut.