Edition artisanale
« Mon atelier de typographie s’est constitué à partir d'un cadeau d'un éditeur : une machine. Puis les textes sont arrivés et rapidement, l'atelier s'est inventé éditeur» confie celui qui exerce en parallèle un travail dans une imprimerie administrative. Depuis le lancement de son atelier, cet homme d’une cinquantaine d’années se rend régulièrement au marché de la poésie à Paris, à Montréal, et a ainsi élargi son réseau, qui reconnaît la qualité de sa technique d’édition artisanale et de ses livre.
Dans un espace de 50m2, il utilise la technique de la typographie en plomb. "Chaque livre est un objet. Les caractères sont imprimés en relief, avec une encre d’un beau noir et une technique qui donne un cachet spécial." Chaque lettre est posée et il faut une "patience extraordinaire" et "ne pas compter ses heures".
"C'est lent, c'est lourd. Chaque livre est une aventure, une prise de risque ou une sagesse".
Citant "l'éloge de la lenteur", Stéphane Landois revendique ce travail minutieux et précis, qui échappe à la dictature de la vitesse. Il édite 3 ou 4 livres par an en moyenne. "A ce jour, une soixantaine d'ouvrages sont sortis des presses de l'atelier", témoigne-t-il. Et comme "tout se fait en interne", le coût du livre est relativement faible.
"80% de poésie"
Dans sa librairie qu'il gère seul - il n'y a pas d'employé, seulement des soutiens et des amis qui l'aident ponctuellement dans cette aventure -, Stéphane Landois vend des livres des éditions de l'Atelier du Hanneton, mais diffuse également une quinzaine d’éditeurs. Ses rayons sont composés de "80% de poésie". "Les typographes aiment éditer la poésie. Peut-être parce que c'est un domaine oublié par les autres éditeurs ?" sourit-il.
"Lutter contre la désertification des campagnes"
Régulièrement, Stéphane Landois propose des lectures, ateliers d'écriture, ateliers typographique itinérant ou des visites commentées de l'atelier et de son univers. Il reçoit aussi des visites de groupes venus de bibliothèques, et organise des soirées lectures et festivals de poésie pour "donner corps à la poésie". Une mise en valeur de la culture et de l’art pour "lutter contre la désertification des campagnes" et pour qu’ils ne restent pas "l'apanage des villes et capitales".
Pour résumer l'esprit de L'Atelier du Hanneton, Stéphane Landois cite souvent une phrase qu’il a "entendue à la radio" : " Le hanneton a les ailes trop petites pour voler mais il ne le sait pas, donc … il vole. "