Manu Larcenet a longtemps refusé toute transposition de ses albums au cinéma. L’adaptation de sa tétralogie Le combat ordinaire sort finalement dans les salles le 15 juillet. Réalisé par Laurent Tuel (Jean-Philippe, La Grande boucle), le film se déroule entre la Dordogne et la Bretagne (Saint-Nazaire dans la bande dessinée est ici remplacée par Lorient).
 
Le premier des quatre tomes du Combat ordinaire a été publié en 2003 chez Dargaud et a reçu le Prix du meilleur album au Festival d’Angoulême en janvier 2004. L’intégrale des quatre volumes est sortie dans une très belle édition intégrale en octobre dernier.
 
Le lecteur de la BD y trouvera quelques différences avec la série. Afin de rassembler les quatre volumes en un seul film, Laurent Tuel a du couper quelques récits parallèles (le voisin irascible, le montage de l’exposition avec les autres photographes). Cependant, quasiment tous les dialogues, le portrait des ouvriers du chantier naval (des acteurs non professionnels) et l’atmosphère politique de la bande dessinée se retrouvent dans le film.
Le réalisateur et scénariste a du cependant trahir le matériau d’origine. D’une part l’ambiance y est plus sombre, dramatique. Les pastels de Manu Larcenet font place à une image plus réaliste. Ensuite, les deux frères n’ont plus l’air d’éternels adolescents, et le personnage de Marco, incarné par Nicolas Duvauchelle, est bien plus ténébreux et angoissé.
 
Mais avant tout, Laurent Tuel a été contraint de resserrer son histoire. Le film se termine ainsi sur l’épilogue du troisième album, même si des éléments du quatrième tome s’insèrent dans le dernier tiers du scénario.
 
Le Combat ordinaire est l’histoire de Marco, photographe de guerre lassé de son métier et décidé à faire une pause au fin fond de la Dordogne. Angoissé depuis l’enfance, dépendant de médicaments et de séances de psychanalyse, il doit affronter la maladie de son père, la solitude de sa mère, la fermeture des chantiers navals qu’il a toujours connu et deux rencontres : un voisin aimable au passé mystérieux et une jeune vétérinaire.