15 mars > jeunesse France > Lucile Ahrweiller

Un peu d’amour ne fait pas de mal ! Les éditions Gautier-Languereau ont laissé passer la sosotte ritournelle annuelle de la Saint-Valentin pour honorer comme il se doit le baiser. Tous les baisers. Ceux de la légende comme ceux du train-train. Ceux qui réveillent (le prince charmant n’est jamais très loin), ceux qui métamorphosent (ouh ! la vilaine sorcière), ceux qui piquent (Papa a beau se raser…), ceux qui tachent (la trace de celui de maman sur la joue, un petit cœur rouge).

L’enfance est aussi hélas l’époque où l’on doit se laisser embrasser par des adultes qui ne sentent pas forcément bon ! On goûte modérément le baiser qui sent la soupe à l’oignon ou la vieille grenouille.

Parmi cet inventaire des bisous, notre chouchou est celui du fond des bois. A travers un rideau de feuillage, on reconnaît le loup et l’agneau - autant dire deux ennemis ataviques - qui se bécotent tendrement. Et le baiser dit "le gros rouge", kesako ? On l’attend longtemps, il n’est donné qu’une fois l’an, c’est celui du père Noël. "Le discret" est posé délicatement et nuitamment par la petite souris sur le bout du nez d’une petite fille endormie. Celui qui donne des ailes est rare, mais si on a le bonheur de le connaître, alors on est propulsé au firmament parmi les étoiles, tracté par une libellule à ailes bleues !

Le dernier de la liste est le plus proustien, c’est le précieux baiser du soir. Le trait malicieux et coloré de Lucie Ahrweiller ajoute encore à la joie de cette folle farandole de bécots. Fabienne Jacob

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