Paris

"Les Américains diraient que j’ai appliqué le concept ACD, sigle pour "Amazon can’t do"", lance Philippe Touron. La librairie, qu’il dirige dans le 15e arrondissement de Paris a rouvert ses portes le 31 août après deux mois de travaux. "Notre parti pris, se plaît-il à expliquer, a été de créer un lieu accueillant et chaleureux où les clients se sentent chez eux." Au centre des 420 m2 du magasin, se trouve ainsi un espace salon avec, évidemment, un divan, mais aussi deux fauteuils clubs et une table basse. Un vieux baby-foot est placé près du rayon BD. Des tapis sont disposés à différents endroits, et le point d’accueil est conçu comme un comptoir de bar avec une machine à café.

La rénovation du Divan, dont le précédent aménagement datait de 1996, lorsque la librairie a quitté Saint-Germain-des-Prés pour la rue de la Convention, a aussi permis de renforcer l’offre, assure Philippe Touron. Avec de hautes bibliothèques murales dotées d’échelles légères en aluminium, le magasin a augmenté son espace de rangement en hauteur, ce qui lui a fait gagner 50 mètres de linéaires mais aussi de la surface au sol utilisée pour installer une douzaine de tables supplémentaires. Désormais dépourvu de mezzanines, le lieu est aussi plus lisible avec une organisation en trois pôles : la littérature à droite en entrant, les sciences humaines à gauche et, derrière l’espace salon qui accueillera les rencontres d’auteurs, l’illustré avec la BD, les beaux-arts et le pratique. Le secteur jeunesse dispose, lui, de l’autre côté de la rue, d’un magasin non concerné par la rénovation.

Appartenant au groupe Madrigall, comme la librairie Gallimard du boulevard Raspail (Paris 6e) qui enregistre une croissance de 18 % depuis sa rénovation l’an dernier, Le Divan a fait appel à la même agence de design, Lonsdale.

D’un coût global de 460 000 euros, l’investissement, soutenu par le Centre national du livre, semble en tout cas apprécié par les clients si l’on en juge par leurs réflexions enthousiastes entendues lors de notre visite, le jour de la réouverture : "superbe", "encore mieux", "spectaculaire"… Des propos qui laissent augurer une progression d’activité significative pour l’établissement figurant au 28e rang du classement Livres Hebdo des 400 premières librairies de France avec un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’euros, dont 4,7 millions avec le livre.

Clarisse Normand

02.09 2016

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