Le dessinateur de mangas japonais Shigeru Mizuki, connu pour ses fantômes et monstres inspirés du folklore et ses récits des horreurs de la Seconde guerre mondiale, est mort lundi 30 novembre à l'âge de 93 ans. Shigeru Mizuki, ou Shigeru Mura de son vrai nom, avait été hospitalisé début novembre à Tokyo. Il avait été opéré et il est décédé à l'hôpital d'une défaillance de plusieurs organes, a précisé son bureau sur son site Internet.

Shigeru Mizuki avait reçu en 2007 le prix du meilleur album au Festival de la bande dessinée d'Angoulême pour la version française de son célèbre NonNonBâ (Cornélius), avant d'être récompensé en 2009 du prix Essentiel Patrimoine.

Né dans la préfecture de Tottori dans l'ouest du Japon, il avait commencé sa carrière d'auteur de bandes dessinées après la seconde guerre mondiale, au cours de laquelle il avait perdu le bras gauche dans un bombardement américain.

Shigeru Mizuki, père de Kitaro

Shigeru Mizuki était populaire depuis des décennies, avec notamment son monstre héros Kitaro qui combat les esprits et fantômes. Ses travaux ont aussi décrit les horreurs de la guerre en s'inspirant de ses souvenirs du front en Nouvelle-Bretagne, à présent partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, et de la cruauté des officiers envers les soldats. "Les soldats japonais n'étaient pas considérés comme des humains. Ils étaient moins bien traités que les chevaux", indiquait-il dans une interview accordée cet été à l'AFP. 

En français, ses œuvres sont publiées par Cornélius (Vie de Mizuki, 3 volumes, ou encore Kitaro le repoussant, 11 volumes) et par Pika (Yôkai, dictionnaire des monstres japonais). 

Un musée lui est dédié depuis 2003 à Sakaiminato et les résidents de la ville ont baptisé "Mizuki Shigeru Road" le quartier commerçant où plus de 100 statues de ses personnages y sont exposées et où les touristes et fans de tout le pays s'y pressent.