Le prêt de e-books en bibliothèque demeure encore très modeste

© Olivier Dion

Le prêt de e-books en bibliothèque demeure encore très modeste

Lors d'une table ronde sur le prêt de livres numériques en bibliothèque organisée par le SNE pendant ses Assises du livre numérique, bibliothécaires, libraires et distributeurs numériques ont pu témoigner de leurs expériences.

Par Laurence Santantonios
avec ls Créé le 15.04.2015 à 22h43

«Je suis heureux que le Syndicat national de l'édition ait inscrit la problématique des bibliothèques dans sa manifestation», a déclaré le directeur du livre Nicolas Georges en introduction d'une table ronde sur « L'offre numérique en bibliothèque publique », lors des Assises du livre numérique organisées par le SNE jeudi 8 novembre. «L'opposition entre secteur marchand et service public est posée de nouveau, a-t-il ajouté, comme elle le fut pour le droit de prêt en 2003».

Le prêt de e-books reste très modeste en bibliothèque, de nombreux éditeurs étant encore à la recherche de modèles économiques ad-hoc et ne «libérant» pas leurs titres. «Pourtant nous constatons depuis quelque temps de nouveaux usagers pour les livres numériques, a dit à la tribune Annie Brigant (bibliothèque de Grenoble). Il ne s'agit plus de lecteurs curieux de tester quelque chose de nouveau, mais de gros lecteurs qui aimeraient une offre plus large et plus diversifiée que nos 600 titres.» Comme de nombreux autres bibliothécaires, Annie Brigant souhaiterait répondre à cette demande et développer le service de prêt de e-books. «Nous avons une forte volonté d'investir, a-t-elle ajouté. Il est légitime que nous donnions en consultation des oeuvres numériques comme nous le faisons pour les oeuvres physiques, plus encore nous voulons aller au-delà, jouer un rôle de médiateur, de guide, comme nous le faisons là encore dans l'univers physique.»

A la tribune, les responsables de trois distributeurs de livres numériques - Elisa Boulard pour Immateriel, Claude de Saint-Vincent pour Iznéo et Denis Zwirn pour Numilog - ont expliqué de façon concrète comment ils travaillaient avec les bibliothèques, les deux premiers proposant une consultation de plusieurs milliers de titres en streaming et par abonnement, et Numilog plusieurs dizaines de milliers de titres, principalement en téléchargement.

«Pour le moment, nous vendons à nos clients, particuliers et bibliothèques, des liseuses, avec ou sans contenus, a expliqué Philippe Touron (librairie du Divan), mais pour développer ce service nous avons besoin que les représentants commerciaux des éditeurs prennent eux aussi en compte la vente des livres numériques. Nous avons aussi besoin d'un acteur interprofessionnel pour tout ce qui concerne les questions techniques, souvent complexes.» Au Divan, la vente d'e-books représente en chiffre d'affaires une journée de fréquentation, «mais une petite, a précisé Philippe Touron, plutôt un lundi qu'un samedi».
15.04 2015

Les dernières
actualités