« Recevoir le Prix Castel est formidable, a réagi l'auteur. C'est une récompense qui me va droit au cœur. Ce soir, la nuit est un roman. Que demander de plus ? »
Le roman, qui s'est écoulé à près de 14 000 exemplaires selon Gfk, emmène le lecteur dans une nouvelle enquête de Bmore, le héros du Coeur ne cède pas, son précédent roman (Flammarion, 2022). S'immergeant dans la vie et l'œuvre de Monet, Bmore voit bientôt son intuition confirmée : sous la surface paisible de l'étang repose un véritable charnier. L'année au cours de laquelle Monet commence à peindre les grands panneaux constitue un premier indice : 1914, prémices de la grande boucherie qui allait ensevelir neuf millions de vies. « Ce que Monet peint entre 1914 et 1918, c'est le temps de la guerre et c'est la guerre faite temps. »
Un auteur multiprimé
C'est également le deuil de son premier fils, Jean, mort en février 1914. Un deuil qui l'avait éloigné des pinceaux, qu'il reprend en main au début des hostilités, non plus simples outils de l'artiste mais armes de guerre. « Le jour où la France entra en guerre contre l'Allemagne, j'imagine soudain Monet écrire dans son journal : "Aujourd'hui, nymphéas." », songe l'auteur, en référence au Journal de Kafka, dans lequel ce dernier notait le 2 août 1914 : « L'Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi piscine. »
Grégoire Bouillier est né en 1960. Il est l’auteur de Rapport sur moi (Allia, prix de Flore 2002), L’Invité mystère, Cap Canaveral (Allia, 2004 et 2008), du Dossier M, Livre 1 et 2 (Flammarion 2017 et 2018, prix Décembre), et du Coeur ne cède pas (Flammarion, 2022, prix André Malraux et prix Honoré de Balzac).
Le prix Castel est doté de 5 000 euros et le lauréat se verra remettre un ex-libris personnalisé. Il détiendra également une carte de membre de l'institution pour un an et une plaque sera apposée à son nom sur la bibliothèque.
Le jury du prix Castel est composé d'Emma Becker, Claire Berest, Vincent Darré, Étienne Gernelle, Eva Ionesco, Marc Lambron, Justine Lévy, Jean-Noël Pancrazi, Abnousse Shalmani et Gaël Tchakaloff.
L'an dernier, Arthur Dreyfus avait été récompensé pour son roman La Troisième main, paru chez P.O.L.