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n attendant de le faire, d’ici un mois, pour délibérer, les jurés des grands prix d’automne se sont mis à table pour Livres Hebdo. Organisation de leur travail, lectures, rapports avec les éditeurs, fonctionnement des délibérations, "amicales pressions", stratégies de sélection… La plupart de ceux que nous avons sollicités se sont livrés avec franchise, faisant mentir la réputation d’opacité qui colle à la peau des jurys depuis les grandes heures de l’hydre "Galligrasseuil".

Ni marionnettes manipulées à grands frais par des Machiavel de l’édition, ni pour autant parangons de vertu, les jurés des années 2010, en moyenne plus jeunes que leurs prédécesseurs, apparaissent pour ce qu’ils sont : des femmes et des hommes, généralement des écrivains impliqués dans le monde littéraire, avec forcément leurs goûts et leurs amitiés, mais soucieux de soutenir et de promouvoir la littérature. S’ils ont bien une boussole, elle tient moins que par le passé dans l’intérêt de leur éditeur que dans celui du prix qu’ils décernent et dont l’image rejaillit forcément sur la leur. Si celui-ci impose des arbitrages entre l’ambition littéraire et la commercialité des titres primés, peut-on vraiment le leur reprocher ?

Ce délicat équilibre fait le prix des prix, qui doivent faire découvrir et faire lire des livres aussi exigeants que possible au public le plus large. Le soutien que les grands prix d’automne apportent à la lecture, à la médiatisation du livre, à la librairie et aux ventes de droits à l’étranger profite à la littérature dans son ensemble, aux écrivains dans leur diversité, à l’édition et à toute la chaîne du livre. Il n’a ainsi pas de prix, justifiant pleinement le mouvement de rénovation et les efforts d’indépendance des jurys pour garantir leur crédibilité.

07.10 2016

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