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L’École des Arts Joailliers fait du livre son « principal outil de transmission de son savoir-faire »

La librairie L’Escarboucle - Photo L’École des Arts Joailliers - Photo Vincent Leroux

L’École des Arts Joailliers fait du livre son « principal outil de transmission de son savoir-faire »

Fondée en 2012, l'École des Arts Joailliers s'est imposée comme une institution mondiale à travers différents campus, avec pour vocation première de transmettre son savoir-faire à un large public. Dans cette optique, elle a ouvert en juillet dernier une librairie L’Escarboucle ainsi qu'une bibliothèque, dès 2023, afin de renforcer le lien précieux qu'elle entretient entre le livre et l’art de la joaillerie.

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Par Adèle Buijtenhuijs
Créé le 15.10.2024 à 19h27

Depuis sa création en 2012, l'Ecole des Arts Joailliers souhaite démocratiser sa culture de la pierre et du bijou en la rendant accessible aux plus grand nombre. Un principe qui, selon Élise Gonnet-Pon, la directrice des campus France-Europe, « fait partie de l’ADN de la maison ». Une réelle vocation donc, qui se manifeste notamment par l’intérêt de l'École pour le monde du livre.

D’après Guillaume Glorieux, directeur de l'Enseignement et de la Recherche de L’École des Arts Joailliers, « le livre imprimé évoque l’idée de transmission et de pérennité ». Celui-ci précise également à Livres Hebdo : « C’est une œuvre polysémique qui convoque différents savoir-faire au même titre que l’art de la joaillerie ». 

L'École, éditrice de publications autour de la joaillerie

Le lien entre le livre et L’École des Arts Joailliers s’est notamment concrétisé à travers de multiples publications en collaboration avec des éditeurs tels que Dunod, Le Cavalier Bleu ou Gallimard. Depuis 2016, l’institut a publié 61 ouvrages, incluant des catalogues d’exposition, des livres scientifiques issus de recherches et des ouvrages destinés au grand public.

Chaque année, une douzaine de nouvelles publications voient le jour, traduites dans jusqu’à six langues : chinois traditionnel, chinois simplifié, japonais, coréen, en plus du français et de l’anglais. Bientôt, l’arabe viendra s’ajouter à cette liste. La dernière parution, Idées reçues sur le bijou (Le Cavalier Bleu, L’École des Arts Joailliers), parue le 26 septembre dernier, est le fruit d’un effort collectif mené pendant la période de confinement. Sous la direction de Guillaume Glorieux, professeurs et experts ont contribué à cet ouvrage qui s’inscrit dans la mission essentielle de l’institut : faire découvrir le bijou dans toute sa diversité.

Une bibliothèque de 6 000 ouvrages

Ces ouvrages ainsi que des milliers d’autres sont notamment disponibles dans l'un des nouveaux espaces phares de l’École, la bibliothèque, inaugurée l'an dernier au premier étage de l’Hôtel Mercy Argenteau sur les Grands Boulevards.

Nichée au sein d’un splendide bâtiment du XVIIIe siècle inscrit aux Monuments historiques, celle-ci abrite quelque 6 000 ouvrages, dans 31 langues différentes, entre livres anciens, catalogues d’exposition, ventes aux enchères, thèses universitaires, mémoires d’étudiants et presse spécialisée. Accessible sur rendez-vous, la bibliothèque accueille aussi bien les étudiants et les chercheurs que les néophytes ou les simples curieux, avec huit postes de travail à disposition. Cet espace a été conçu par Constance Guisset, designer, architecte d’intérieur et scénographe. 

Bibliothèque de Mercy Argenteau
Bibliothèque de Mercy Argenteau - Photo L’École des Arts Joailliers- Photo BENJAMIN CHELLY

Le grand salon, situé dans la pièce voisine, est dédié, quant à lui, aux divers événements en lien avec le livre comme les rencontres avec des auteurs par exemple.

La librairie L'Escarboucle, un « cabinet de curiosité » en plein Paris

Mais c’est au rez-de-chaussée que se trouve l’une des principales attractions et nouveautés de l’École, une librairie parisienne unique, entièrement dédiée aux arts de la joaillerie, baptisée « L’Escarboucle ». Ce terme vient du latin « carbunculus » signifiant « petite braise », utilisé jusqu’au début du XIXe siècle pour désigner les pierres précieuses d’un rouge ardent, telles que rubis, spinelles et grenats.

La librairie abrite 3 000 ouvrages selon son responsable Daniel Mitchell, dont 55% en français, 40% en anglais et le reste dans d’autres langues. Ces livres sont répartis sur 100 m2 en trois grands domaines à l’image des trois piliers de la maison ; savoir-faire, monde de la pierre et histoire du bijou. 

Malgré cette spécialisation, la librairie conserve la mission centrale de l'école : rendre la culture de la pierre accessible à tous. Car si la plupart des ouvrages portent sur l’art de la joaillerie, d’autres ont un lien plus lointain avec ce domaine, comme Tintin et les bijoux de la Castafiore ou La Parure de Guy de Maupassant.

Élise Gonnet-Pon témoigne à Livres Hebdo de « l’importance de proposer des ouvrages de tous genres aux échelles de prix différentes afin d’attirer le public le plus large possible ».

Daniel Mitchell parle quant à lui de « création de passerelles pour apporter un autre regard, l’objectif étant d’instaurer un dialogue et de connaître un enrichissement mutuel ». L'École a d'ailleurs exploré cette approche dans un projet de recherche mené avec la BNF, qui a donné lieu à un dossier scientifique numérique, disponible sur le site de la bibliothèque, analysant les liens entre littérature et joaillerie.

La librairie L’Escarboucle - Photo L’École des Arts Joailliers
La librairie L’Escarboucle - Photo L’École des Arts Joailliers- Photo PAULINE DE COURRÈGES

Tout comme pour la bibliothèque, c'est Constance Guisset qui a conçu le design de cet espace, en le transformant en un véritable « cabinet de curiosités à l'atmosphère bienveillante », selon les mots d'Élise Gonnet-Pon. D'après la directrice de l’école et Daniel Mitchell, L'Escarboucle est, à leur connaissance, la seule librairie au monde exclusivement spécialisée dans les ouvrages sur la joaillerie. Leur objectif est désormais de faire de cette boutique un endroit incontournable de la scène parisienne.

En somme, un lieu fascinant animé par des passionnés, dont la mission est de transmettre et de rendre accessible une culture souvent perçue comme élitiste, un sentiment qu'ils déplorent profondément.

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