Le fonds Régine Deforges a été confié à l'Imec (Institut Mémoires de l'édition contemporaine). Il comprend les manuscrits de son œuvre romanesque et les archives de son activité éditoriale, sa correspondance, des revues de presse, les archives des procès dans lesquels elle a été impliquée ainsi que des dossiers iconographiques. "C'est la trajectoire éditoriale et littéraire d'une femme libre et engagée qui rejoint les archives de l'Imec" annonce le communiqué. Ses archives sont l'objet d'une donation de la part de son mari, le dessinateur Wiaz, et de ses trois enfants, Franck Spengler, Camille Deforges-Pauvert et Léa Wiazemsky.

"Libraire, relieuse, éditrice, romancière, Régine Deforges exerça tous les métiers du livre. Après avoir ouvert plusieurs librairies, à Paris et en province, elle crée en 1968 sa propre maison d'édition, L'Or du temps, qui fait d'elle la première femme éditrice en France. Elle inaugure un brillant catalogue en rééditant Le Con d'Irène de Louis Aragon qui est saisi 48 heures après sa mise en vente" explique l'institution. Elle édite une centaine d'ouvrages érotiques, d'Apollinaire à Hervé Guibert, dont la plupart font l’objet d’interdictions diverses et, pour certains, de poursuites pour outrage aux bonnes mœurs.

À partir de 1981, c'est le cycle de la Bicyclette bleue, énorme succès éditorial dont elle est l'auteure, qui suscite un procès retentissant. La saga est composée de dix volumes, parus entre 1981 et 2007. De 1989 à 1992, elle est présidente de la Société des gens de lettre. Elle est également membre du jury du prix Femina de 1984 à 2006, année où elle démissionne en solidarité avec Madeleine Chapsal dont l'exclusion venait d'être prononcée.

Régine Deforges est née en 1935. Après sa mort en avril 2014, ses trois enfants ont créé le prix Régine Deforges, organisé par par la ville de Limoges. Ses archives rejoignent à l'IMEC celle de ses complices, Jean-Jacques Pauvert et Eric Losfeld.