Dans ce long texte intitulé "Les auteurs des éditions Cécile Defaut expriment leur mécontentement et leur inquiétude" et déjà signé, entre autres, par Jean-Christophe Bailly, Guillaume Durand, Philippe Forest, Jacques Henric, Catherine Millet et Philippe Vilain, les signataires s'indignent d'avoir découvert le dépôt de bilan et le placement en redressement judiciaire de la maison par le tribunal de commerce de Bordeaux via un article paru dans nos pages le 1er juillet dernier.
Privés de leurs droits d'auteurs
"Cécile Defaut, en quittant ses fonctions de directrice éditoriale, nous a informés que le 29 mars dernier elle avait été licenciée pour raisons économiques de la maison d’édition qui porte son nom et dont elle était à la fois la seule créatrice et l’unique salariée, indique la lettre ouverte. Par la suite, ni le gérant du Bord de l’eau ni l’administrateur judiciaire ne nous ont signifié qu’un dépôt de bilan avait eu lieu et qu’une procédure de redressement judicaire se trouvait engagée à la date du 27 avril."
Informés trop tard, les auteurs regrettent de n'avoir pas pu "déposer à temps auprès de l’administrateur judiciaire les demandes de créance que la procédure prévoit", plusieurs d'entre eux n'ayant jamais reçu, "malgré des demandes parfois répétés", "les relevés de comptes annuels (...) ni, bien entendu, le règlement des droits qui leur étaient dus."
L'orientation du catalogue en question
Alors que Jean-Luc Veyssy, le dirigeant du Bord de l'eau, indiquait fin juin à Livres Hebdo son intention de relancer la maison, les auteurs s'inquiètent de l'exploitation future de leurs ouvrages, et d'un changement dans l'orientation du catalogue, en l'absence de la fondatrice.
"Les éditions reprendraient donc leur activité (...) alors même que leur fondatrice et animatrice, en raison du licenciement économique dont elle a été l’objet, n’en aurait plus la responsabilité ; ces "nouvelles " éditions nouvelles Cécile Defaut continueraient ainsi à exister en exploitant nos livres alors même que, en raison du dépôt de bilan, les auteurs n’auront pas été en situation d’obtenir le versement de leurs droits pour des ouvrages qui demeureraient au sein d’un catalogue dont rien ne nous garantit que l’orientation et la qualité resteront conformes à celles qui prévalaient auparavant et qu’avait su assurer Cécile Defaut."
Le tribunal de commerce de Bordeaux rendra sa décision à l'issue de la période d'observation, le 27 octobre.