Le président de la Fédération des éditeurs européens (FEE), Rudy Vanschoonbeek, a envoyé le 25 mars un appel à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, à la commissaire à la Culture, Mariya Gabriel, au président du Parlement européen, David Sassoli et à la présidente de la commission culturelle de l'Union européenne, Sabine Verheyen, pour sauver l’industrie du livre – y compris auteurs, libraires et bibliothécaires – avec des mesures immédiates, à court et moyen terme.
« Nous appelons l’Union européenne et les gouvernements nationaux à garantir un soutien adéquat au secteur du livre afin que nous puissions continuer à partager de bonnes histoires et des contenus éducatifs », lance la FEE, rappelant que le livre est la plus importante industrie culturelle en Europe, avec 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 500000 emplois directs et indirects.
La Fédération demande plusieurs mesures et appelle notamment « la Banque centrale européenne à donner instruction aux institutions financières pour accorder des prêts aux éditeurs et aux autres parties prenantes du secteur », pour « couvrir les besoins urgents en liquidités des entreprises pendant cette période de crise. »
Améliorer les outils existants
Avec les instruments existants, la FEE souhaiterait que le budget de Creative Europe soit « significativement augmenté », et même « doublé ». De même, le programme Horizon Europe pourrait verser d’importants fonds pour les initiatives innovantes du secteur, notamment dans le cadre du droit d’auteur et de l’accessibilité numérique et de l’intelligence artificielle.
A plus longue échéance, la Fédération voudrait que Creative Europe dispose d’un programme spécifique dédié à l’industrie du livre, similaire au programme Media pour l’audiovisuel, rappelant qu’il faut le préparer dès aujourd’hui pour qu’il puisse démarrer en janvier 2021.
De même, elle réclame que la Directive sur le droit d’auteur soit appliquée dans tous les Etats de l’union, le plus rapidement possible, pour que le marché unique numérique soit mis en place et pour ne pas créer d’inégalités au sein de l’Europe. Pour la FEE, il est primordial que des sanctions soient appliquées aux plateformes multinationales contrevenantes et que les règles sur l’interopérabilité soient respectées, alors que le livre numérique semble le seul secteur à compenser la fermeture des libraires imposées par la lutte contre le coronavirus.