Les habitants de Creil se mobilisent pour «Entre les lignes»

Anne et Claire Lesobre © Olivier Dion

Les habitants de Creil se mobilisent pour «Entre les lignes»

Une pétition a été lancée le 19 janvier par les clients de la librairie «Entre les lignes» pour dénoncer l'attribution à un grossiste du marché des livres de la médiathèque municipale.

Par Clarisse Normand
avec cn Créé le 15.04.2015 à 19h12

Les clients de la librairie creilloise «Entre les lignes» ont lancé une lettre-pétition qu'ils entendent adresser au maire de la ville afin de manifester leur «colère et stupéfaction» face au fait que le marché des livres de la médiathèque lui a été retiré «non pas au profit d'une autre librairie de proximité, ce que nous aurions tout à fait compris, mais d'un grossiste d'une autre région», en l'occurence la SFL, filiale de la Fnac.

Et d'argumenter ainsi : «M. le Maire, votre réponse est de dire que la librairie “Entre les lignes” ne répondait pas aux termes du marché, en particulier pas de suivi des commandes par Internet. Mais cette réponse omet le fait que la collaboration entre la librairie et la ville s'est faite sans problème pendant des années, que ce soit pour les livres scolaires ou la médiathèque d'ailleurs. Cette réponse omet également le fait qu'un appel d'offres peut tout à fait, en amont, être rédigé de sorte à favoriser la proximité et l'emploi local, et que la proximité de la librairie, précisément, rend inutile le suivi des commandes par Internet, critère qui semble fait exprès pour exclure les petites structures.»

Expliquant que «la présence de la librairie Entre les lignes, avec les autres librairies complémentaires que sont la Renaissance et la Maison de la BD, est une chance pour notre ville», ils demandent au maire de revoir sa position «et de mettre parmi les premiers critères la proximité et l'emploi local pour tous les appels d'offres à venir de la ville, qu'il s'agisse d'ailleurs de livres ou d'autres choses. Nous espérons ainsi que dès l'an prochain, les librairies de l'agglomération pourront à nouveau prétendre répondre aux appels d'offres de la ville avec des chances raisonnables de remporter le marché.»

Chez «Entre les lignes», Anne et Claire Lesobre, qui estiment à 40 000 euros par an sur quatre ans le manque à gagner, n'en espèrent pas tant. Considérant que l'offre du grossiste «dévalorise le travail des bibliothécaires en proposant quasiment de le faire à leur place», elles s'estiment surtout victimes d'une discrimination politique.

La librairie devait participer, avec ses deux autres consoeurs creilloises, au développement d'un lieu culturel qui devait réunir les trois magasins. Envisagé avec sérieux il y a presque quatre ans, et annoncé à grand renfort de communication par le maire de Creil, le projet n'a toujours pas vu le jour et, comme l'expliquent les soeurs Lesobre, il n'est plus, avec la crise, d'actualité.

Face aux difficultés commerciales qu'elles rencontrent dans leur ville, elles réfléchissent à un déménagement à Beauvais «où, depuis la fermeture de Gibert Joseph, il n'y a plus vraiment de librairie.»
15.04 2015

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