"Quand je suis arrivée en janvier 2013, Librio était une pure collection de classiques peu chers", se souvient l’éditrice Fleur d’Harcourt. A l’époque, la marque créée en 1994 par J’ai lu n’incarne plus qu’une ligne de produits en déclin, qui a déserté les hypermarchés et fait les frais de l’interclassement en librairie. Le changement est pourtant déjà en marche. Un rhabillage progressif des titres à l’office et des réimpressions a été entamé dès 2012 afin de faire oublier la couverture à damier, bien connue des collégiens français mais plus vraiment au goût du jour. "Mon premier objectif a été de redonner des rendez-vous aux libraires et à la presse", raconte Fleur d’Harcourt. Elle décide de mettre l’accent sur les inédits, qui ont représenté jusqu’aux deux tiers des nouveautés en 2015. De courts essais engagés, de Clémentine Autain ou de Michel Rocard, s’ajoutent à de petits titres d’humour qui tranchent avec l’image de la collection avec plus ou moins de succès : Avant j’avais une vie, maintenant j’ai des enfants, paru fin 2014, atteint les 40 000 ventes, alors que Je déchire au collège n’a pas trouvé son public. "Les inédits permettent de valoriser le fonds généraliste de Librio, qui va de la philosophie à l’histoire, du policier au théâtre", note l’éditrice, qui attend beaucoup fin février de Autisme : ce sont les familles qui en parlent le mieux (24 février), coordonné par Eglantine Eméyé. Le chiffre d’affaires 2015 est en hausse, notamment grâce au Petit traité d’intolérance de Charb, dont les ventes ont explosé à partir de la mi-janvier. Mais 2016 devrait être recentrée sur l’un des piliers de Librio, le parascolaire, réforme du collège oblige. "Nous sommes en train d’établir l’appareil critique de plusieurs textes qui jusque-là n’étaient pas prescriptibles. C’est un travail important mais qui ne se voit pas en librairie."